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LE TABOU DE L'INCESTE

L'aversion

par Phil Bartle

traduit par Marie Krishnan, Pierre-Antoine Mangin

Support de formation

Pourquoi les êtres humains ont-ils le tabou de l'inceste ?

La plupart des gens dans la plupart des sociétés ont une aversion profondément encrée pour les relations sexuelles incestueuses.

Nous ne parlons pas ici d'abus sexuels sur des enfants, mais de relations hétérosexuelles consenties entre mère et fils (comme dans Œdipe), entre père et fille (comme Electre ou Myrrhe), ou entre frère et sœur (comme Zeus et Héra), sans distinction d'âge.

Comme pour beaucoup de choses dans notre société actuelle, qui met énormément l'accent sur les explications soi-disant scientifiques, surtout en biologie, beaucoup d'entre nous ont tendance à penser que le tabou de l'inceste a une origine biologique et que c'est un caractère que nous devons à notre évolution.  Ce n'est pas le cas.

Quand deux proches parents ont des relations sexuelles et ont un enfant, il n'y a pas de maladie ou de dégénérescence qui en résulte directement, comme beaucoup de personnes pourraient se l'imaginer.

Il n'y a qu'une accentuation de caractères préexistants.

Les gênes récessifs s'exprimeront plus facilement.

L'effet est peu différent d'une génération à l'autre pour les unions consanguines et cela est, et a été, pratiqué par des centaines de cultures dans le monde entier.

Si le facteur dominant est négatif ou létal, comme pour les familles royales d'Europe (atteintes d'hémophilie), il se développera alors avec le temps.

Le fort sentiment négatif que nous éprouvons à propos de l'inceste n'est en rien proche de la répulsion mineure que nous ressentons vis à vis de la consanguinité, et la biologie est insuffisante pour expliquer l'intensité de notre répulsion.

Si nous observons tous nos cousins primates, nous constatons que tous à notre excpetion, pratiquent l'inceste d'une façon ou d'une autre.

Nous pouvons donc supposer que ce tabou trouve naissance quelque part aux premières origines de l'humanité, aux origines de la culture humaine.

Nous nous représentons l'origine de la culture comme ayant un rapport avec l'utilisation d'outils (d'outils sophistiqués et complexes, puisque les primates utilisent des outils simples) et l'apparition du langage (de même, sophistiqué et complexe, puisque d'autres primates utilisent des formes basiques de langage).

Nous croyons aujourd'hui que les trois caractères : outils, langage et le tabou de l'inceste, sont tous liés et remontent aux origines de l'humanité.

Le tabou de l'inceste nous oblige à échanger des partenaires entre groupes et cet échange était indispensable pour nos ancêtres, afin de communiquer et de pouvoir développer leurs outils.

Les familles primitives, qui reposaient sur ce tabou, faisaient partie de celles qui ont développé la culture, la technologie, la coopération et qui ont survécues alors que nos proches cousins (les Hommes de Neandertal ?) n'ont pas réussi. Mais peu importe.

Les familles, dans leurs formes diverses, se révèlent être parmi nos premières institutions sociales − et parmi ces diverses institutions qui se sont développées avec l'agrandissement des familles, on trouve les communautés, qui ont été engendrées par le tabou de l'inceste, renforcées par la technologie et dont la formation a été possible grâce au langage complexe.

Alors que ce tabou semble être l'élément qui nous rapproche le plus d'une institution sociale universelle, ce qui est un autre argument pour son apparition précoce dans les sociétés humaines, il y a certains cas où cette idée n'est pas seulement envisagée mais avérée.

L'inceste entre frère et sœur était pratiqué au sein des familles royales, par des peuples comme ceux de Tahiti et dans l'antique dynastie d'Egypte.

Plus tardivement, on retrouve cette pratique dans des aristocraties africaines et cela a pu être à l'origine des matriarcats d'Afrique de l'Ouest, par le biais de migrations transsahariennes.

Les cas connus d'unions entre frère et sœur parmi les rois et les reines, s'expliquent par leur très haut degré hiérarchique et par la croyance que les reines et les rois étaient égaux des dieux ou supérieurs aux hommes.

Chez les dieux, l'inceste était pratiqué sans récrimination morale et c'était par conséquent un moyen d'établir le fait que les royautés des sociétés divines étaient supérieures et différentes des mortels.

Il n'est pas nécessaire que vous croyez à ce raisonnement.

Vous devez simplement en être informé et être capables de démontrer que vous l'avez appris, si on vous le demande lors d'un examen.

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Mise à jour: 2012.11.10


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