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LES SEIZE ÉLÉMENTS

de la force

par Phil Bartle

traduit par Pierre Moreau

Support de formation

Qu'est-ce qui fait la force d'une communauté, d'un organisme, ou d'une famille?

Lorsqu'ils sont mieux organisés, ils sont plus forts. Quand ils s'apparentent davantage à une structure établie et fonctionnelle, ils sont mieux en mesure de répondre aux attentes de leurs membres.

Si notre but est de renforcer les communautés, les familles ou les organisations, comment savoir si l'on a réussi, et à quel point?  En tant que scientifiques voués à la recherche sociale, comment mesurer le renforcement de leur autonomisation? Malheureusement, nous ne diposons pas de mesureur électronique qui,en passant de 62 à 79, nous indique qu'un renforcement de 17 points s'est produit.

On peut analyser le concept de «force», de «pouvoir» ou de «capacité» qu'on applique aux organisations, aux familles ou aux communautés, examiner ses différentes composantes, afin d'identifier un ensemble d'observations qui démontreront qu'une augmentation de l'autonomisation a eu lieu.

Les seizes éléments relevés sont: l'altruisme, les valeurs communes, les services communaux, l'assurance, la communication, l'information contextuelle, l'intervention, le leadership, le réseautage, l'organisation, le pouvoir politique, les compétences, la confiance, l'unité, et la richesse.  Ceux-ci englobent davantage que les cinq éléments de la force bureaucratique selon Weber, mais les identifier repose sur les mêmes principes sociologiques sur lesquels il s'est appuyé.

Descriptions des seize éléments:

L'autonomisation comporte beaucoup plus que l'autorisation politique ou légale de participer au système politique d'un pays. Cela inclut le développement des capacités et le renforcement sous plusieurs aspects, afin de permettre aux individus de réaliser leurs projets.  Voici les seize éléments qui changent avec le renforcement de la communauté, de l'organisation ou de la famille.

L'altruisme : Il est question ici de la proportion de membres d'une communauté prêts à sacrifier leur avantage personnel au profit de celle-ci, et du degré de générosité, d'humilité individuelle, de fierté communale, de soutien mutuel, de fidélité, de prévenance, de camaraderie et de fraternité qui en résulte. Nous empruntons le concept à la biologie plutôt qu'à la philosophie.  Plus l'altruisme se manifeste dans une communauté, et plus sa capacité se renforce.  Lorsqu'on tolère la cupidité et l'égoésme des individus, des familles ou des factions aux dépens de la communauté ou de l'organisations, celles-ci s'affaiblissent.

Les valeurs communes : En tant qu'élément de la force organisationnelle ou communautaire, les valeurs communes reflètent le degré de partage de valeurs des membres d'une communauté, values principalement, la notion qu'ils font partie d'une entité dont les intérêts priment ceux de ces membres.  Il s'agit de l'aspect de la culture dont relèvent les valeurs.  Plus les membres d'une communauté partagent, ou du moins comprennent et tolèrent, chacun les valeurs et les attitudes de l'autre, plus la communauté sera forte.  Le racisme, l'âgisme, le sexisme, le préjugé et l'intolérance affaiblissent une communauté ou une organisation.

Les services communautaires: Sont compris les équipements collectifs et les services (tels que les routes, les marchés, l'eau potable, l'accès à l'éducation et aux soins de santé) d'établissements humains, leur maintenance (l'entretien et la réparation fiables), leur durabilité, et leur accessibilité pour tous.  Ceci relève de la dimension technologique de la culture.  Plus les membres d'une communauté ont accès aux équipements collectifs indispensables, plus ils seront autonomes. Dans l'évaluation de la capacité des organisations, il faut retenir l'accès au matériel et aux fournitures de bureau, à l'outillage, aux toilettes et aux autres équipements à l'usage personnel des effectifs, aux installations de travail, et aux matériel et bâtiments.

Les communications : Qu'il s'agisse d'échanges entre les membres d'une communauté ou entre celle-ci et l'extérieur, font partie de la communication: le système routier, les moyens électroniques (le téléphone, la radio, la télévision, et l'Internet), les imprimés (les journaux, les revues, les livres), les réseaux, les langues comprises, l'alphabétisme. Aussi, il faut vouloir et savoir communiquer, ce qui implique du tact, de la diplomatie, et savoir écouter aussi bien que parler.  L'amélioration des communications renforce la communauté.  Dans le cas d'une organisation, il faut tenir compte de l'équipement, des méthodes et des pratiques de communication à l'usage du personnel.  Des communications médiocres affaiblissent une organisation ou une communauté.

La confiance : Bien qu'elle s'exprime chez les particuliers, à quel point la confiance est-elle partagée par l'ensemble de la communauté ou de l'organisation?  Cet élément comporte la notion qu'un organisme ou une collectivité peut mener à bien tout ce qu'il ou elle entreprend.  En font partie: les attitudes positives, la volonté, la motivation, l'enthousiasme, l'optimisme, l'autonomie plutôt que la dépendance, la volonté de se battre pour ses droits, le rejet de l'apathie et du fatalisme, et voir ce que peut réserver l'avenir.  Une confiance accrue est un ingrédient du renforcement.

Le contexte (politique et administratif) : L'organisation ou la communauté sera plus forte, pourra le devenir davantage et le demeurer plus longtemps, si l'environnement dans lequel elle évolue favorise le renforcement.  Cet environnement a une dimension légale avec deux éléments: le politique (ce qui inclut les valeurs et les attitudes des dirigeants nationaux, les lois et les procédures législatives), et l'administratif (les attitudes des fonctionnaires et des experts techniques, ainsi que les règlements et procédures gouvernementaux).  Lorsque les politiciens, les dirigeants, les experts techniques et les fonctionnaires, aussi bien que leurs lois et règlements, dénotent une approche de pourvoyeurs, la communauté est faible, alors que s'ils permettent l'autoassistance de celle-ci par une approche facilitatrice, elle sera plus forte.  Un contexte habilitant permet aux communautés, aux familles et aux organisations de devenir plus fortes.

L'information : Plus que simplement détenir ou recevoir de l'information non traitée, la force de l'organisation ou de la communauté dépend de sa capacité de traitement et d'analyse de celle-ci, et du degré de conscientisation, de connaissances et de sagesse de personnes marquantes et des membres du groupe en général.  Lorsque l'information est plus efficace, plus utile, et non seulement plus volumineuse, la communauté s'en trouve renforcée.  (À noter, cet élément, bien qu'apparenté, est différent de celui de la communication mentionné plus haut.)

L'intervention : À quel point l'animation (la mobilisation, la formation en gestion, la conscientisation, la stimulation) est-elle efficace pour favoriser le renforcement de la communauté?  Est-ce que les organismes caritatifs de la communauté, ou de l'extérieur, contribuent à accroétre sa dépendance ou à l'affaiblir? Ou est-ce qu'ils forcent celle-ci à agir et, donc, à se renforcer?  Est-ce qu'il en résulte un effet durable, ou est-ce que la communauté devient dépendante de décisions prises par des bienfaiteurs externes qui ont des buts et des vues différents de celle-ci?  Plus une communauté ou one organisation peut compter sur des sources de stimulation au déveoppement, plus elle sera forte.

La direction : Les dirigeants détiennent du pouvoir, de l'influence, et la capacité de faire avancer la communauté.  Plus ils influent sur celle-ci, plus elle sera renforcée.  Bien que ce ne soit pas l'endroit pour les débats idéologiques opposants directions démocratiques ou participatives à ceux de genre totalitaire, autoritaire et dictatorial, les plus efficaces et durables (pour le renforcement de la communauté, et non seulement des dirigeants) sont celles qui tiennent compte des décisions et des désirs de la communauté prise dans son ensemble, qui jouent un rôle habilitant et facilitant.  Les dirigeants doivent posséder compétences, détermination et un certain charisme.  Plus la direction est efficace, plus grande sera la capacité de la communauté ou de l'organisation. Une direction déficiente l'affaiblit.

Le réseautage : La force peut provenir non seulement de ce que vous connaissez, mais également de ceux que vous connaissez.  (Comme disent les anglophones en riant, pour obtenir une position, il faut non seulement le «know-how», mais aussi le «know-who».)  À quel point les membres de la communauté, surtout ses dirigeants, connaissent-ils les personnes (ainsi que leurs agences ou leurs organisations) qui sont en mesure de fournir des ressources utiles au renforcement de celle-ci?  Il est question ici des liens utiles, à établir ou existants, à l'intérieur de la communauté ou avec l'extérieur.  Plus le réseau sera efficace, plus forte sera la communauté, la famille ou l'organisation.  L'isolement affaiblit.

Organiser : Le degré d'organisation d'une communauté se mesure au nombre de ses membres qui sont conscients de leur apport au maintien de celle-ci (et non seulement de faire partie d'un simple groupe d'individus). Cet apport s'étend, au sens sociologique, à l'intégrité organisationnelle, à la structure, aux procédures, aux processus décisionnels, à l'efficacité, à la division du travail, à l'interdépendance et à la complémentarité des rôles et des fonctions.  Cet élément relève des institutions, ou des interactions, qui caractérisent la culture et la société.  Plus, ou mieux, une communauté ou une organisation est structurée, plus grande sera sa capacité ou sa force.

Le pouvoir politique : Le pouvoir d'une communauté ou d'une organisation est fonction de sa participation au processus décisionnel national et régional.  Il s'agit ici de la dimension politique de la culture. De même que les particuliers ont plus ou moins de pouvoir dans une collectivité, les communautés et les organisations exercent une plus ou moins grande influence dans la région et le pays.  Plus une communauté ou une organisation détient de pouvoir politique et d'influence, plus grande sera sa capacité.

Les compétences : Il est question ici de la capacité que possèdent les individus à contribuer à l'organisation de la communauté et à lui permettre d'atteindre les buts qu'elle s'est fixés. Sont comprises: les compétences techniques, en gestion, en organisation, en mobilisation. Plus il y a de compétences (de groupes ou de particuliers) à la disposition d'une communauté ou d'une organisation, plus celles-ci se trouvent autonomisées.  Nécessairement, ces compétences doivent se rapporter aux buts poursuivis par l'organisme; par exemple, un jongleur, bien que très habile, serait peu utile à une compagnie de transport, ou à un corps policier.

La confiance : La confiance que portent les membres de la communauté ou de l'organisation l'un envers l'autre, et surtout envers leurs gestionnaires, leurs dirigeants et aux gens qui rendent service à la collectivité, est le reflet de l'intégrité de ceux-ci (leur honnêteté, leur fiabilité, leur ouverture, leur transparence, leur sérieux). Le fait qu'il y ait plus de confiance et de fiabilité est un signe d'une plus grande capacité.  La malhonnêteté, la corruption, le détournement et l'abus des biens de la collectivité contribuent tous à affaiblir la communauté ou l'organisation.

L'unité : Cela consiste en un sens partagé d'appartenir à une entité reconnue (le groupe qui forme une collectivité), bien que toute organisation ou communauté se caractérise par des divisions ou des schismes (en raison de la religion, de la classe, du statut, du revenu, de l'âge, du sexe, du l'ethnie, de clan), ou par des rivalités personnelles.  L'unité implique que les membres de la communauté ou de l'organisation sont tolérants de ce qui les différencie et sont prêts à coopérer et à travailler ensemble. Ils partagent un but ou une vision, et des valeurs.  Une communauté ou une organisation qui est plus unie est plus forte.  Être uni ne veut pas dire que tous sont pareils, mais plutôt que chacun accepte les différences de l'autre et veut travailler au bien commun.

La richesse : Cet élément désigne la maîtrise qu'exerce la communauté ou l'organisation –– (par opposition aux particuliers qui la composent) –– sur les ressources connues ou potentielles, sur la production et la distribution de biens et services utiles et peu disponibles, monnayables ou non. Sont compris: la main-d'oeuvre, les terres, les équipements, les fournitures, le savoir-faire, les compétences. Il fait parte de l'aspect économique de la culture.  Plus la communauté ou l'organisation se distingue par sa richesse, plus celle-ci est forte.  Lorsque des individus, des familles ou des groupes accaparent la richesse aux dépens de la communauté ou de l'organisation , celle-ci est affaiblie.  Les familles plus riches sont appelées à survivre plus que quelques générations. Voir L'aspect économique.

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Mise à jour: 2013.01.10


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