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LA TECHNOLOGIE DE L'EAU POUR LE MOBILISATEUR

Fournir de l'eau aux populations

par le Dr. Phil Bartle

traduit par Thierry Mambo

révisé par Gabrielle Thevenon


Dédié à Andrew Livingstone

Document de formation

Il est recommandé à une communauté de disposer de technologies variées pour gérer son approvisionnement en eau

Transporter l'eau :

Quelle que soit l'eau provenant d'une source, elle doit être canalisée ou transportée vers le lieu où elle sera consommée. Qu'elle soit portée, pompée ou canalisée ceci requiert l'usage d'une technologie. Pour devenir potables, certaines eaux doivent être traitées - c'est encore de la technologie. N'oubliez pas le texte sur ce qu'est une communauté et comment elle fonctionne : La technologie a une dimension culturelle, transmise et développée par des symboles et non par des gènes. La manière dont les populations acheminent l'eau de la source sur le lieu de consommation relève plus des traditions, des concepts, des valeurs, des coutumes et d'autres facteurs humaines.

Amener une communauté à concevoir la gestion de l'eau de manière analytique, rationnelle et économique revient donc, comme toute activité de mobilisation, à stimuler et diriger le changement social. Penser que la technologie est rigide, rationnelle, et indépendante de la culture (comme le font beaucoup d'ingénieurs), c'est ne pas comprendre que la technologie est culturelle et peut s'avérer un échec quand il s'agit d'approvisionnement en eau.

Si, dans son processus de mobilisation, une communauté a choisi de placer la plus haute priorité dans son approvisionnement en eau, vous devrez aider les membres de cette communauté à réfléchir sur cela. On invoque souvent le fait qu'il n'y a qu'un seul moyen d'approvisionner une population en eau et qu'il est préférable d'utiliser des moyens mécaniques plutôt que manuels. Les attitudes sont également déterminantes. Les membres d'une communauté, parfois poussés par l'orgueil ou le désir de se montrer modernes, optent souvent pour un système sophistiqué et coûteux alors que les ressources dont ils disposent pour la mise en oeuvre et l'entretien d'un système impliquent q'un système manuel serait plus approprié.

Les membres de la communauté ont besoin de développer une vision qui englobe les diverses alternatives en matière d'approvisionnement en eau et de technologie.

Il est important que cette vision ne leur soit pas imposée de l'extérieur. En tant que mobilisateur vous devez sensibiliser la communauté et son chef sur ces aspects comme faisant partie du processus de planification de leur projet.

L'éventail de technologies sophistiquées :

La technologie la plus simple consiste peut-être à plonger un récipient dans l'eau et de porter le récipient à la bouche. Parmi les systèmes les plus compliqués, couteux et sophistiqués, on trouve le système de canalisations des grandes villes comme New York. Le degré de sophistication peut varier.

Les membres la communauté doivent réaliser qu'ils disposent d'un éventail de technologies pour s'approvisionner en eau. Ils doivent examiner leur resources pour décider eux-mêmes des options. Ceci doit se faire parallèlement à l'évaluation des ressources en eau dont ils disposent, tel que décrit dans le document annexe. Les sources d'eau.

Une façon de penser prévaut sur toutes les autres et vous, le mobilisateur, devez la trouver. Elle est parfois décrite comme de la fierté et a à voir avec le désir de disposer de technologies sophistiquées. Elle n'est pas liée au fait qu'une technologie est appropriée, et ne prend pas en compte les contraintes physiques, d'engineering ou de coût auxquelles est confrontée la communauté.

Vous ne pouvez pas inverser cet état d'esprit par des discours ou en faisant un exposé en sa défaveur. Vous le laissez plutôt se dissiper en encourageant les membres de la communauté à justifier leur choix et analyser les relations entre les coûts, les bénéfices et les ressources disponibles.

Examinons plusieurs types de technologie de l'eau en insistant sur les communautés à faibles revenus vivant dans les pays pauvres. Ils comprennent :

  • les mares et ruisseaux de proximité ;
  • les puits de surface ;
  • les forages peu profonds ;
  • les forages profonds ;
  • la collecte de l'eau de pluie ;
  • le stockage des eaux de décrue ;
  • la protection des sources ;
  • l'extension des canalisations d'eau.

En tant que mobilisateur, vous étudierez tous ces éléments avec les membres de la communauté afin d'en établir la liste sur un tableau, en signalant leurs avantages et inconvénients ainsi qu'une estimation des coûts de construction et de maintenance. Démontrez qu'il existe des variantes dans chacune des catégories. Il faut encourager les communautés à parvenir à combiner les diverses technologies.

Pour certains, cette liste sera évidente et simpliste pour d'autres. Elle doit servir d'outil de gestion, telle une liste de contrôle ouverte pour vous aider à guider les membres des communautés dans l'établissement d'un inventaire des alternatives technologiques disponibles, leurs avantages et leurs inconvénients respectifs de manière à pouvoir prendre les bonnes décisions en matière de gestion de l'eau.

Les mares et ruisseaux de proximité:

Extraire l'eau des mares et ruisseaux à proximité est probablement la technologie la plus simple. Elle est néanmoins l'une des plus dangereuses car les risques de contamination par des micro-organismes sont élevés et peuvent provoquer des maladies. C'est un moyen utilisé fréquemment dans les endroits où aucune autre technique n'est disponible et qui se trouvent éloignés des sources d'eau potable.

Dans certaines régions, les gens paient pour disposer d'eau de source potable pendant la saison sèche alors qu'ils récolteront les eaux de surface lors de la saison des pluies en raison de leurs revenus limités. Dans ce cas, les gens optent pour l'eau potable non pas pour ses avantages pour la santé mais du fait de sa disponibilité.

Comme il est noté par ailleurs (voir : L'eau et le soins de santé primaires), l'eau potable en elle même ne réduira pas la pauvreté et la maladie. Il convient aussi de bien comprendre ses effets sur la santé et l'attitude à adopter face aux maladies dues à des eaux contenant des matières fécales.

Les puits de surface :

Creuser un puits de surface est une technologie très usitée pour obtenir de l'eau potable. Le puits est généralement profond de quelques mètres de manière à ne pas contaminer les eaux souterraines.

La terre constitue un bon filtre. Il y a cependant des exceptions, selon la proximité des sources de contamination. L'eau de puits peut être facilement contaminée si le puits est à ciel ouvert. Les déchets, les petits animaux, les insectes et les fientes des oiseaux de passage peuvent aisément tomber dans le puit.

Les puits de surface sont différents selon la manière dont l'eau en est extraite. On peut récolter de l'eau grâce à un seau que l'on plonge au bout d'une corde, à la main ou grâce à un système de poulie. Cette dernière est plus couteuse que l'autre. On peut couvrir le puits et l'ouvrir seulement quand on plonge le seau, ce qui évitera la contamination. On peut aussi placer un tuyau jusqu'à l'eau, que l'on pompera soil manuellement soit mécaniquement. La première option est moins couteuse. L'avantage d'utiliser un tuyau est qu'on peut garder le puits couvert en permanence, ce qui diminue fortement la contamination

Bien que les deux systèmes soient coûteux à installer, une pompe à main est moins chère mais moins facile à utiliser qu'une pompe motorisée. Une pompe mécanique fonctionne au gasoil et nécessite des lubrifiants. Les coûts de fonctionnement sont plus élevés.

Beaucoup d'anciens préfèrent utiliser le système manuel qui n'engendre pas de coûts. Il néglige de ce fait le facteur économique que représente le temps et l'énergie dépensés par les femmes qui pourraient s'adonner à d'autres activités productives.

Etonnamment, plusieurs nappes aquifères peu profondes peuvent s'écouler dans les puits souterrains sous un océan. Il en résulte une situation intéressante dans laquelle, en cas de marée basse, il est possible de creuser le sable sous ce qui doit être de l'eau salée pendant la marée haute et trouver de la bonne eau potable.

Les forages peu profonds :

Tels qu'ils sont installés, il ya techniquement peu de différence entre un forage peu profond et un puit peu profond. Un forage est généralement foré et non creusé. Le puit creusé manuellement a généralement un diamètre plus large. La machine effectue un forage qui est généralement d'un diamètre étroit (40 cm). La grande différence réside dans le coup de construction. Un camion équipé d'une foreuse mécanisque incorporée peut coûter plus d'un million de dollars, et le louer pour forer un trou est par conséquent couteux.

En général, l'eau est extraite d'un forage peu profond à l'aide d'une pompe manuelle,bien qu'il soit aussi possible d'utiliser une pompe mécanique.

Les forages profonds

Un forage profond est requis en cas d'absence de nappe aquifère près de la surface.

Comme mentionné dans le document source, l'eau d'une nappe aquifère profonde est probablement moins bonne (bon goût, sans sels et minéraux) qu'une nappe aquifère peu profonde. Il est aussi plus coûteux à construire qu'un puit peu profond et requiert plus de temps de forage. Il peut aussi nécessiter une pompe mécanique dans le cas où la pompe manuelle ne peut pas efficacement extraire l'eau de la nappe phréatique.

L'avantage principal est que son eau ne sera probablement pas contaminée par des micro-organismes tant que le puit reste couvert, malheureusement, son goût n'est pas aussi plaisant.

Collecte de l'eau de pluie :

Dans le cas où il n'y a pas d'eau souterraine, ni de rivière ou lacs à proximité, la seule source d'eau sera l'eau de pluie.

Pour récolter l'eau de pluie, il est fréquent de construire des avant-toits et de faire s'écouler l'eau récoltée dans des containers. L'eau de pluie tombe sur le toit et est recueillie plus bas dans les gouttières.

Les systèmes les plus élaborés de récolte d'eau comportent de grands réservoirs en ciment (citernes), et des pompes pour diriger l'eau vers des réservoirs surélevés dans lesquels on place un tuyau qui permet l'écoulement de l'eau par gravité. Une technologie plus simple et moins coûteuse consiste à installer deux cuves qui recueillent directement l'eau du toit et dans lesquelles on pourra se servir directement. L'avantage du premier système est qu'il est plus facile de conserver une eau propre non contaminée mais la construction est forcément plus coûteuse que d'installer deux cuves. L'utilisation des cuves est pratique dans les zones où il pleut régulièrement toute l'année, ce qui évite l'assèchement des cuves de petite capacité.

Dans les régions où la saison sèche et la saison des pluies alternent et où il est nécessaire de stocker de plus grandes quantités d'eau, les citernes souterraines sont plus pratiques que les cuves posées sur le sol.

Stockage des eaux d'écoulement :

Ceci est étroitement lié à la collecte des eaux de pluie et est recommandé dans les régions où les pluies tombent quelques jours par an.

Souvent, dans les zones de grandes plaines où les averses de pluies sont fortes et en quantité pendant quelques jours ou semaines dans l'année, la solution est de creuser des bassins de captage. Il faut pour ce faire bien connaître le cheminement des eaux d'écoulement.

Un trou en forme de fer à cheval est creusé, souvent à l'aide d'un bulldozer et un mur (barrage) autour des trois côtés (les trois côtés d'où l'eau ne coule pas) pour retenir le l'eau qui arrive.

Cette technologie présente beaucoup d'inconvénients. Parfois, le petit lac creusé par l'homme ne survivra pas à la saison sèche. S'il résiste, l'eau devient très boueuse et contaminée par les micro-organismes. La tradition d'élevage de troupeau à proximité de ces lacs ajoute au problème.

Néanmoins, là où il n'existe aucune autre alternative, c'est la meilleure option.

La protection des sources :

Comme il est mentionné dans le document source, il arrive qu'une nappe aquifère remonte à la surface du sol. C'est ce qu'on appelle une source, ce qui apparait comme un miracle de la nature. C'est un endroit merveilleux pour méditer ou pour simplement contempler l'eau qui jaillit.

Pour l'utiliser comme source d'eau potable, la technologie essentielle consiste à protéger la source qui peut être contaminée par les micro-organismes si les humains et le bétail s'en approchent de trop près pour trouver à boire. La source même peut être facilement endommagée quand des personnes mal renseignées tentent d'élargir l'orifice, de nettoyer la végétation autour ou de modifier sa structure.

La meilleure protection consiste à construire un mur solide en ciment autour de la source, qui sera recouvert d'une couverture en ciment renforcé. De cette manière aucune personne ou animal n'aura accès à la zone située autour de la source. On pourra aménager des petits trous ou orifices dans le mur pour permettre l'écoulement de l'eau.

L'objectif de la protection est d'empêcher toute personne ou toute chose de perturber la source ou ses abords. Il est intéressant et stimulant de savoir que chaque source est unique et que toute source représente un défi pour celui qui veut aménager sa protection.

Une fois protégées, de nombreuses sources peuvent être équipées de réservoirs de stockage, d'abreuvoirs pour recueillir l'eau et/ou de tuyaux assurant l'écoulement par gravité.

L'extension des canalisations d'eau :

Certaines communautés ont la chance de pouvoir s'approvisionner en eau à proximité et il leur est seulement nécessaire d'aménager un système de conduites d'eau pour l'écoulement par gravité et parfois de recourir à une pompe pour faire monter l'eau dans un réservoir duquel l'eau s'écoulera par gravité. Prenons comme exemple une communauté rurale proche d'une agglomération ou d'une ville avec un système d'alimentation en eau fonctionnel et une autre communauté dans un bidonville ou un quartier défavorisé à l'intérieur d'une ville qui n'a toujours pas l'eau courante.

La communauté (et non pas vous) doit obtenir l'autorisation et le droit d'utiliser l'eau, puis elle doit aménager une pompe qui permettra de stocker l'eau dans un endroit assez élevé pour que l'eau s'écoule par gravité (si nécessaire) puis d'installer des tuyaux pour acheminer l'eau té.

Autre exemple dans lequel l'eau d'un lac ou une rivière proche peut être captée pour approvisionner la communauté. Ceci nécessite dans certains cas l'aménagement d'une retenue sur rivière, et/ou une pompe pour pomper l'eau qui sera ensuite acheminée par des tuyaux vers la communauté.

On pourra aussi disposer d'eau dans les endroits où une source a été protégée. Une pompe peut parfois être requise. L'écoulement dépend aussi de la gravité et des tuyaux seront nécessaires.

Rendre l'eau salée potable:

L'eau de l'océan ou d'un puit très profond est très salée. Elle contient trop de sel et de minéraux pour être potable bien qu'elle soit adéquate pour la lessive ou la cuisine.

Extraire les sels de l'eau est un procédé plus simple que ce que qu'on croit. L'ébullition et la condensation, ce qu'on appelle la distillation n'est pas un procédé pratique principalement en raison du coût du carburant. Mais le soleil peut servir de combustible.

Vous devez disposer d'une grande cuve dans laquelle sera stockée l'eau salée. Cette cuve peut être de la surface au sol de la maison. Au dessus de la cuve, il faudra étaler une bâche de plastique qui formera un creux en son centre. Le soleil va faire s'évaporer l'eau de la cuve et le sel se condensera sur le plastique. Au centre de cette couverture de plastique, placez une petit récipient en dessous et un tuyau qui permettra à l'eau non salée de s'écouler vers le bord . Vous aurez besoin de remplir la cuve avec l'eau pompée mécaniquement dans les profondeurs de l'océan.

Assainir l'eau :

Lorsque l'eau a été ou peut être contaminée par des maladies ou micro-organismes, il sera nécessaire avant de pouvoir l'utiliser d'installer un système de purification, grâce à des produits chimiques ou au filtrage du sable. Dans le cas où l'eau contient un fort pourcentage de sels et de minéraux, il sera nécessaire de procéder à une désalination (extraction des sels) pour la rendre potable, par l'évaporation et la re-condensation.

Le traitement de l'eau pour la rendre potable est coûteux en argent et/ou autres ressources. Avant de se lancer dans cette activité, une communauté doit évaluer sa faisabilité par rapport aux ressources dont elle dispose.

Conclusion ; la gestion d'eau de la communauté :

Vote tâche de mobilisateur consiste à guider la communauté dans sa gestion de l'eau. Le meilleur endroit pour ce faire est lors de réunions au cours desquelles on examinera de manière participative les sources, les technologies et les coûts ainsi que des ressources disponibles pour construire et entretenir chaque système.

Souvenez-vous que ce processus fait partie d'un changement d'attitude à encourager. Les communautés ont tendance à utiliser des technologies non appropriées relevant de la fierté plus que de la faisabilité qui peuvent naître de pratiques de non-réflexion ou de non-évaluation "simplement parce que c'est la méthode qu'on a toujours adoptée". Ces attitudes peuvent en outre relever de pratiques discriminatoires (envers les femmes) pour le transport de l'eau dans lequel elles dépensent trop de temps et d'énergie. Ce peut être aussi des pratiques qui favorisent les maladies plutôt que l'hygiène.

Faites évoluer ces pratiques non pas par des discours mais en encourageant une approche de gestion de l'eau.

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Les références :

  1. Alan Malina
  2. http://www.thewaterpage.com/religion.htm

Note :
Parmi les technologies traditionnelles de gestion de l'eau, c'est sans doute celle du peuple Borena (ou Borana) qui migre avec son bétail dans le sud de l'Ethiopie ou dans le nord du Kenya qui est la plus sophistiquée et colorée. Les marigots (Ellas) commencent avec une piste circulaire d'environ 300-400 mètres à travers les grêles vers le centre. A mi-distance de la surface de la nappe, ils se terminent en bacs dans lesquels les troupeaux peuvent s'abreuver. Un puit vertical d'environ 10 mètres est creusé avec un échafaudage sur les côtés et une série de bacs distants d'environ 3 à 4 mètres est construite dans la hauteur du puits. Les Borana puisent l'eau dans le bac inférieur passe le contenant à la personne au dessus d'eux qui le déverse dans le bac suivant et ainsi de suite. On peut répéter ce système plusieurs fois, l'eau étant passé d'une personne à l'autre à la main de bac en bac le long du puits jusqu'à atteindre le bac dans lequel le bétail vient boire (une série compliquée de règles et pratiques régit l'accès de chaque groupe de semi-nodames au puits)ne série d'abreuvoir d'environ 3 à 4 mètre de distance l'un de l'autre. Les Borena recu

Une tranchée pour la canalisation d'eau :


Creusement d'une tranchée pour une canalisation d'eau

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Mise à jour : 01.07.2011

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