Accueil
 Un environnement habilitant





Traductions :

English
Español
Filipino/Tagalog
Français
Ελληνικά / Elliniká
Italiano
Português
Română

                                        

Autres pages :

Modules

Plan du site

Mots-clés

Contact

Documents utiles

Liens utiles

Rubriques :

Rubriques :

Rubriques:

Rubriques :


LA RÉDACTION D'UN DOCUMENT DE POLITIQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

Guide pour les hauts fonctionnaires

par le Dr. Phil Bartle

traduit par Pierre Moreau


Document d'orientation

1. Introduction (Objet) :

Parfois l'objet de certains projets est, entre autres, de modifier le contexte (politique et administratif) dans lequel surviennent les actions portant sur le développement communautaire. Il peut s'agir, par exemple, « de dirigeants, de conseillers techniques, et de fonctionnaires qui de pourvoyeurs deviennent des facilitateurs vers l'auto-assistance ».

Afin de créer un cadre légal et institutionnel au développement communautaire, en plus de permettre à l'administration centrale d'y jouer un rôle prédominant, il faut qu'il y ait un document de politique officiel, approuvé par celle-ci, qui codifie ses principes et politiques en la matière.

Ce texte vise à fournir des directives et des suggestions pour l'élaboration et l'usage d'un tel document (c.-à-d., sa création ou sa révision). Comme pour la plupart des guides que constitue la série, il ne s'agit pas d'un travail achevé. Il lui faut votre apport, et il sera modifié et mise à jour pour tenir compte de celui-ci. Veuillez contribuer à cet échange.

La structure du texte est simple : (1) les suggestions sur les moyens à prendre pour créer, développer, modifier, réviser, parachever et faire accepter le document de politique ; (2) les considérations sur les sujets à inclure dans le contenu, lequel pourra être remanié ou élargi au cours de l'élaboration du document ; (3) en conclusion, quelques conseils sur l'usage de celui-ci.

2. Procédures :

Afin d'assurer que le document de politique est complet, utile, pertinent et reflète « la volonté du peuple », il faut que sa création soit en grande partie le fruit de la participation et de la consultation. Celles-ci ne doivent pas se limiter aux seuls fonctionnaires, intervenants du développement communautaire ou professionnels d'un domaine particulier. Il faut inclure le plus d'éléments possibles, tels que les parties prenantes suivantes : les groupes de pression, les OBC et les comités de mise en oeuvre, les organisations pour l'engagement civique, les agriculteurs, les travailleurs de la santé, les illettrés, les avocats, les autorités locales, les ONG nationales et internationales, les étudiants, les enseignants; en somme, des gens de tous les milieux.

Comme il est impossible d'assurer la pleine participation de tous ces gens, la solution la plus pratique consiste à mettre en place une procédure qui favorise le maximum d'intrants de la part des parties prenantes. La tâche de coordonner l'élaboration et la réalisation du document devrait être confiée à un groupe de travail restreint d'environ quatre membres. Parmi ceux-ci, on devrait retrouver au moins un universitaire (avec des compétences en développement communautaire), un(e) travailleur(euse) des services communautaires diplômé(e), et un membre de la direction d'une ONG. Ils auront premièrement à produire un brouillon qu'ils devront faire circuler pour en obtenir un retour d'information. Une succession d'ateliers, qu'ils auront mis sur pied, verront à la révision et au parachèvement et, ultimement, à la préparation du document final qui sera présenté au Parlement.

Lorsque terminé, le document devrait être remis par ses fonctionnaires au ministre responsable en vue de sa présentation au Parlement pour approbation. D'autres textes pertinents peuvent l'accompagner comme complément d'informations aux parlementaires (par exemple, la description et l'analyse des conditions et des besoins; l'avantage comparé de faciliter la participation).

3. Le contenu du document de politique :

Ce qui suit

3.1 Définir la politique, et rien d'autre :

Le document de politique sert à codifier la politique du pays. L'essai concluant de la pertinence du contenu est la question suivante : est-ce que chaque phrase renseigne sur ce qu'on doit, ou ne doit pas, faire (par qui, à qui, avec ou par l'entremise de qui) ? Il arrive souvent que ces textes soient amoindris en raison d'une surcharge de matériel descriptif portant sur la sociologie ou l'histoire des communautés, ou du développement communautaire. Le document de politique n'est pas un écrit universitaire. Aussi, la matière descriptive et analytique peut faire partie d'un document d'appoint (qu'on espère convaincra les membres du Parlement de la pertinence de codifier une politique) mais ne doit pas se retrouver dans un document de politique.

3.2 Des définitions claires et précises :

Le développement et la participation communautaire sont affligés par les interprétations différentes et opposées des textes qui s'y rapportent. Les mots-clés de ceux-ci doivent être utilisés de façon précise et sans ambiguïtés. Ils doivent s'appuyer sur une liste de définitions portée en annexe et reconnue comme partie intégrante du document. Parmi les mots et phrases qui devraient s'y trouver, il y a, entre autres, les suivantes :

Responsabilité, animation, capacité, OBC, RBC, une communauté, autonomisation de la communauté, gestion communautaire, par (ou) axé sur la communauté, consultation, développement, alphabétisme fonctionnel, établissement humain, création de revenus, intervention, autorité locale, mobilisateur, ONG, participation, partenariat, SSP, pauvreté, durabilité, formation, transparence, favoriser l'unité, et valeur ajoutée. Peut-être que d'autres mots-clés ou concepts vous viendront à l'esprit.

Toutes ces définitions, de même que l'usage de ces mots dans le texte, ne doivent ni être vagues ni être sujets à plus d'une interprétation. On évitera ainsi toute mauvaise interprétation et, par conséquent, toute action contraire ou antagoniste de la part des travailleurs (euses) communautaires.

3.3. Les organisations non gouvernementales :

La perennité des ONG est acquise. Leur nombre, taille, diversité, influence et pouvoir ne cessent de croître. Les gouvernements n'ont ni les ressources, ni la flexibilité, ni le mandat qui leur permettent d'accomplir tout le travail communautaire; il leur faut l'apport des ONG. Celles axées sur le développement, et qui possèdent la maturité, le professionnalisme, et une éthique, voudront participer pleinement à une politique destinée à réduire la pauvreté, à l'autonomisation des communautés et à la démocratisation d'un pays.

Non seulement doit-on inviter les représentants des ONG à participer à la rédaction de politiques de développement communautaire, mais une part importante de celles-ci devrait comporter des lignes directrices à l'intention de ces organismes, qu'ils soient de niveau national ou international. À tout le moins, il faudrait y retrouver des directives sur le genre de renseignements que ceux-ci devraient fournir au ministère, entre autres: les objectifs, les méthodes, les régions ciblées, les résultats obtenus, les contrôles et les évaluations, présentés sous forme de plans, de budgets, de documents et de rapports. Il est conseillé de produire un rapport tous les trois mois.

Par ailleurs, le rôle du ministère est de collationner et de résumer tous les rapports provenant des ONG en soulignant les lacunes et les besoins (tant professionnels que géographiques), et de leur fournir des lignes directrices et du leadership.

3.4. La communication et le réseautage :

Il conviendrait que le ministère facilite le partage d'expériences et de compétences entre les fonctionnaires régionaux et les ONG qui travaillent au développement communautaire. Il pourrait s'agir de bulletins d'information publiés régulièrement auxquels s'ajouteraient à l'occasion des mises à jour. Les réunions annuelles seraient également à conseiller.

Le ministère doit également promouvoir l'utilisation des technologies de l'information en créant et tenant à jour un site Internet pour la diffusion de ses communiqués, ainsi que pour la présentation de la documentation de formation et le partage d'expériences entre fonctionnaires et travailleurs d'ONG.

3.4. La communication et le réseautage :

Il conviendrait que le ministère facilite le partage d'expériences et de compétences entre les fonctionnaires régionaux et les ONG qui travaillent au développement communautaire. Il pourrait s'agir de bulletins d'information publiés régulièrement auxquels s'ajouteraient à l'occasion des mises à jour. Les réunions annuelles seraient également à conseiller.

Le ministère doit également promouvoir l'utilisation des technologies de l'information en créant et tenant à jour un site Internet pour la diffusion de ses communiqués, ainsi que pour la présentation de la documentation de formation et le partage d'expériences entre fonctionnaires et travailleurs d'ONG.

3.5. La formation et le perfectionnement :

Il reviendrait en premier lieu au gouvernement de voir à la formation sur le terrain et au perfectionnement des compétences professionnelles des travailleurs qui interviennent auprès des communautés qu'ils soient ou non au service de celui-ci.(Les travailleurs communautaires peuvent facilement devenir inefficaces, épuisés, et leurs connaissances, dépassées. La formation est une façon de les revigorer.) De tels services existent en grand nombre, souvent offerts gratuitement, mais généralement inconnus des agents sur le terrain.

La politique du gouvernement devrait promouvoir, par la formation professionnelle continue des intervenants sur le terrain du développement communautaire, l'apprentissage de nouvelles méthodes et techniques dès leur sortie, et l'intégration de la théorie et de l'écrit à l'expérience pratique.

3.6. L'objectif principal et les cibles partculières :

On doit définir clairement le but du document de politique. Celui-ci vise à expliciter et à codifier les politiques de l'État relatives au développement communautaire. Il doit faire prévaloir l'habilitation sur la dépendance, la transparance sur la dissimulation, et favoriser l'action affirmative pour les personnes vulnérables, l'égalité des sexes, une bonne gestion, la démocratisation, et la planification.

3.7. Le rôle des intervenants :

Le document devrait comporter un chapitre ou, encore mieux, une annexe où l'on précise le rôle des principaux intervenants et parties prenantes. La description de chaque rôle permet de faire ressortir les interactions possibles entre les différents acteurs concernés. La liste devrait comprendre, entre autres: les dirigeants de la communauté ainsi que les membres de celle-ci, les coordinateurs, les autorités régionales, les représentants des donateurs, les organisations chargées de l'exécution, les agences chargées de la mise en oeuvre, les autorités locales, les ministres, les mobilisateurs/animateurs, les agents des ONG, les conseils d'administration des ONG, les représentants nationaux des ONG, les politiciens, les fonctionnaires et les hauts fonctionnaires, le comité de coordination, toute personne ou tout groupe particulièrement ciblé ainsi que tous les responsables de, ou qui participent au, développement communautaire.

La liste se doit d'englober autant les acteurs et parties prenantes gouvernementaux que non gouvernementaux.

4. L'utilité :

Un document de politique, même approuvé par le Parlement, aura peu d'effet si l'on n'en tient pas compte et qu'il est rangé sur une tablette. C'est surtout la suite des choses qui sera garante de son utilité. Il doit être non seulement lu, mais on doit également en discuter et en saisir la portée. Cette responsabilité revient aux intervenants de tous les niveaux qui gèrent ou influencent ce qui se passe dans les communautés: les travailleurs et leurs superviseurs, les gestionnaires et les planificateurs, les dirigeants et les fonctionnaires.

La publication du document doit être vue comme l'occasion de promouvoir les principes qu'il renferme. Imprimé (avec un couvert lustré et quelques illustrations) à plusieurs exemplaires, il sera offert dans les librairies, à des prix de soutien, partout au pays. On fera parvenir des copies gratuites à tous les bureaux régionaux et à toutes les ONG oeuvrant au développement communautaire.

Il faudrait organiser des ateliers réunissant toutes les parties prenantes, tant au niveau national que régional. Ceux-ci ne doivent pas servir uniquement à la conscientisation, ou à la compréhension de la politique, mais doivent inciter les participants à formuler des programmes (régionaux et nationaux) qui renforcent les communautés, à partir des principes que renferme la politique.

Toutes ces choses: l'élaboration, l'approbation et l'application d'un document de politique sont faisables sans grever le budget du département ministériel. Plusieurs donateurs extérieurs (les gouvernements, l'ONU, les ONG) sont prêts à contribuer à un tel projet, pourvu qu'ils perçoivent une direction, une motivation et un engagement de la part du ministère pour le mener à bien.

5. En conclusion :

Un document de politique de développement communautaire est un outil essentiel pour soutenir le renforcement des communautés à faibles revenus d'un pays en déterminant les besoins et en faisant la promotion de celui-ci. Sa création doit faire appel à la participation et à la contribution du plus grand nombre d'acteurs possible.

Il doit obtenir l'approbation des plus hautes instances politiques et législatives, être disséminé dans toutes les régions et distribués à toutes les ONG présentes, et être l'objet de discussions en atelier dans tout le pays. Il doit servir à définir et à codifier la façon dont le peuple entrevoit sa propre participation à sa destinée.

––»«––

© Droits d'auteur 1967, 1987, 2007 Phil Bartle
Création de site web : Lourdes Sada
––»«––
Mise à jour : 09.06.2011

 Page d'accueil

 Un environnement habilitant