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Etude pour les mobilisateurs

Praticable, pertinente et réfléchie

Par le Dr. Phil Bartle

Traduit par Frédérique Gwyther


Polycop de formation

Recherche sociale appliquée dans l'aide au renforcement

Abrégé:

Ce document est destiné au mobilisateur de communauté et à son responsable.

Les méthodes d'étude de science sociale dans les sciences pures telles que la sociologie et l'anthropologie sont semblables mais différentes des méthodes de recherche scientifique appliquée utilisées par le mobilisateur ou le formateur de gestion. Garder la perspective sociale est essentielle aux deux genres, et les résultats de recherche exacte peuvent être précieux pour le chercheur en sciences appliquées.

Le mobilisateur sur le terrain, cependant, doit employer des méthodes appropriées à ses buts et objectifs, le renforcement de communautés et la capacité au développement des organisations.

Science sociale appliquée:

Il est utile de faire la distinction entre les sciences pures et les sciences appliquées. Les sciences pures cherchent à comprendre comment les choses fonctionnent. Les sciences appliquées cherchent à utiliser la connaissance de façon pratique. Bien que la chimie soit une science pure, l'ingénierie chimique est une science appliquée. Le renforcement des communautés et le développement de capacité au sein d'organisations sont deux examples de sciences sociales appliquées.

Bien que la mobilisation, le renforcement, le développement de capacité et la formation en gestion soient tous des sciences sociales appliquées, il ne faut pas les confondre avec l'ingénierie sociale.

La distinction entre pure et appliquée marque une différence dans la façon dont la recherche scientifique est menée.

Dans la recherche en sciences pures, l'anthropologie utilise généralement l'observation du participant. Pour appliquer cette méthode, l'anthropologue va vivre dans une communauté où la culture est différente de la sienne, il apprend la langue et les coutumes, et fait un rapport sur la culture de cette société exotique. L'observation du participant (comme dans l'anthropologie) prend du temps. Elle ne serait pas une méthode de recherche pratique pour le mobilisateur qui dispose d'une période limitée pour obtenir des résultats dans une communauté.

Par contraste, la sociologie repose généralement sur des enquêtes d'entretien quantitatifs. Une enquête sociale quantitative (comme en sociologie) est formelle et peut être un peu rigide. Cette formalité influera souvent sur la façon dont les informateurs répondent aux questions. Une enquête met l'emphase sur les opinions des personnes interrogées. Elle ne se prête pas à découvrir comment une communauté, ou n'importe quelle institution sociale, opère à la base.

Ceci ne représente que quelques examples courants. En général, les méthodes de recherche dans les sciences pures ne sont pas appropriées ou facilement transférables aux sciences appliquées (par example la mobilisation, la gestion, le renforcement). Le résultat des recherches dans le cas des sciences pures, cependant, peut être précieux pour le mobilisateur. Il n'est pas inutile de lire des publications de recherches en sciences sociales pures pour étudier les résultats et les méthodes utilisées. C'est une bonne recommandation pour le mobilisateur.

Par contraste, le mobilisateur pourrait avoir à aborder son étude différemment pour en découvrir assez pour aider une communauté donnée dans son renforcement.

But de l'étude:

Ici, le but de l'étude (en science pure) est de voir comment les choses fonctionnent. Le but ici (en science appliquée) est d'aider à rendre les interventions de renforcement plus efficaces. Découvrir comment les choses fonctionnent pourrait être une conséquence indirecte.

Le but du mobilisateur est d'augmenter la force et la capacité d'une communauté à revenu faible. La méthode habituelle consiste à encourager, stimuler et guider la communauté à entreprendre une action comme des projets pour son autonomie, visant à des objectifs définis par les membres de la communauté comme étant des priorités.

Pour être efficace et réussir, le mobilisateur doit savoir comment la communauté est construite -quels changements elle traverse, et quelles sont ses structures et configurations actuelles. Le mobilisateur doit savoir comment la communauté va réagir à différents types d'interventions. Il ou elle doit savoir quelles sont les chances pour que la communauté s'unifie et choisisse une activité qui regroupera tous ses membres derrière elle. Le mobilisateur doit connaître l'économie, les procédures politiques, la technologie, les systèmes d'interaction, les valeurs et les croyances des membres de la communauté, en un mot, sa culture.

Des informations sur tout cela aideront le mobilisateur à être efficace dans son choix de stratégies pour l'intervention qui stimulera la communauté vers l'autonomie. Le responsable d'un programme pour le renforcement de plusieurs communautés a également besoin des informations sociales recueillies par les mobilisateurs dans ce domaine. Le mobilisateur ne doit pas garder ces informations pour lui, elles doivent être copiées et confiées au responsable d'une procédure ou d'un programme plus étendu.

Façon générale de procéder:

Le mobilisateur doit découvrir toutes ces choses sur la communauté sans gêner son aptitude à stimuler la communauté à agir.

Vous, le mobilisateur, n'avez pas le temps de passer un an ou plus à mener une observation participative comme un anthropologue. Un mobilisateur n'est généralement pas en mesure d'organiser une enquête formelle, parce qu'il manque de personnel et autres ressources, et parce que mener une enquête formelle de ce genre aurait un effet sur l'opinion et le comportement des résidents.

En tant que mobilisateur, l'étude sociale que vous menez devrait être décontractée et discrète (de façon à mettre les gens à l'aise).

Bien qu'il soit préférable que les observations restent souples et sans prise de notes sur le moment, le mobilisateur doit passer du temps chaque soir, à l'écart des résidents, à rédiger des notes abondantes en tous genres, sur ce qu'il a observé et analysé chaque jour. Quand il fait une étude sociale de ce genre, le mobilisateur n'insistera jamais trop sur la précision. Heureusement, la précision n'est pas un besoin urgent; des tendances et des systèmes approximatifs peuvent aider le mobilisateur à concevoir une stratégie appropriée à la communauté, et peut aider le responsable à concevoir une stratégie appropriée à la région.

Prenez le temps d'écrire:

Réservez au moins une heure ou plus chaque jour, quand vous êtes seul et tranquille, pour rédiger vos observations et l'analyse de la communauté dans laquelle vous travaillez. Tenez un journal contenant non seulement les évènements de la journée, mais aussi vos observations, réactions, pensées, et considérations sur ce que vous voyez, entendez et faites.

Vos notes sont une partie essentielle de votre étude sociale dans la communauté. Ne vous en dispensez pas. L'écriture est une aide.

L'écriture aide à organiser vos pensées. Puisque la communauté est un concept sociologique, et que vous ne pourrez jamais tout voir à la fois, l'écriture vous aide à vous construire une image de votre communauté. Vous devez analyser ce que vous observez, et l'écriture vous aide à faire votre analyse. Elle vous aide à voir la communauté comme un tout, en plus des individus que vous rencontrez chaque jour.

Aussi, réécrivez.

Besoin de perspective sociale:

Pour conduire votre étude, et pour réussir dans votre rôle de mobilisateur, vous devez considérer la communauté comme plus qu'une collection d'individus.

Vous devez comprendre la perspective sociale. Ceci est une corollaire de la méthode qui consiste à faire des observations pendant que vous êtes dans la communauté ou avec des membres de la communauté, et à écrire ensuite d'abondantes notes en privé, sur vos observations et vos analyses. Vous ne pouvez jamais voir la communauté dans son entier, mais vous pouvez la concevoir comme une seule entité (voir l'Histoire de l'éléphant).

En écrivant, vous pouvez penser et repenser la communauté comme concept, et permettre qu'une meilleure compréhension de la communauté se développe dans votre esprit. Pour mieux la comprendre, vous devez prendre une grande vue d'ensemble de la communauté dans son entier, et de la société dans son entier. Rappellez-vous que la communauté, en tant que concept sociologique, va au-delà des individus. La "vue d'ensemble" est dans votre tête.

La communauté est un système changeant fonctionnel (parfois dysfonctionnel). Vous devez traduire vos observations individuelles en portions de cette vue holistique, et il vaut mieux le faire quand vous rédigez vos notes a posteriori. Classez vos observations en catégories telles que les six dimensions de la culture. Ceci vous aidera à identifier des aspects qui vous avaient échappé, et à garder une vue holistique de la communauté en tant qu'entité superorganique. Vous pouvez aussi classer vos observations dans les seize éléments de capacité. Ceci vous aidera à garder à l'esprit les changements que votre méthodologie de renforcement doit apporter à la communauté.

Recherche en bibliothèque:

N'ayez pas peur d'obtenir des informations sur la communauté par le biais de sciences pures, y compris l'économie, les sciences politiques, la géographie, l'anthropologie et la sociologie. Bien qu'elles soient rassemblées pour favoriser l'entendement scientifique, ces informations peuvent vous aider à atteindre vos objectifs de renforcement.

Si vous y avez accès, jetez un coup d'oeil sur des articles de journaux universitaires en sociologie, anthropologie et géographie.Les bibliothèques universitaires et l'internet sont deux bonnes sources. N'oubliez pas les données statistiques.

Des études faites sur des communautés du même genre, dans la même localité, le même groupe ethnique, la même région, peuvent être utiles, à condition de vous souvenir que même si elles se ressemblent, chaque communauté est unique.Prenez des notes, et testez certaines informations générales au travers de ce que vous voyez dans le domaine concerné.

Cartes de toutes sortes:

En rédigeant vos notes sur ce que vous voyez et entendez dans la communauté, ne vous limitez pas à des mots écrits. Dès le début, commencez à dessiner différents types de cartes.

Commencez avec les cartes géographiques habituelles, faisant des croquis de l'endroit où tout se trouve dans la communauté, comme vu du ciel. Ne vous arrêtez pas là. Commencez à esquisser d'autres types de cartes, progressant vers des cartes sans base géographique. Utilisez les six dimensions culturelles comme mécanisme d'organisation.

Dans la dimension technologique, par example, établissez les grandes lignes de la communauté comme un organisme vivant: qu'est-ce qu'elle consomme, qu'est-ce qu'elle rejette? Comment agit-elle sur ce qu'elle consomme avant le processus de rejet? De la même façon, établissez les grandes lignes de la dimension économique: où les richesses sont-elles concentrées? Comment les richesses coulent-elles? (Faites la distinction entre les richesses et l'argent). Dans la dimension politique, établissez les grandes lignes des sphères du pouvoir et de l'influence. Incluez toutes les possibilités de changer les choses, qu'elles soient traditionnelles, héritées, votées, informelles ou non reconnues. Comment le pouvoir est-il alloué dans la communauté? Comment se transfère-t-il? Y a-t-il des individus qui obtiennent leur pouvoir de plus d'une source? Y en a-t-il qui changent leur source? Quels sont les mécanismes qui contribuent à ces changements? Ne soyez pas aveuglément influencés par ce que d'autres gens (moi-même y compris) pensent; soyez créatifs.

Inventez vos propres cartes. Mais, partagez et comparez vos cartes avec les autres mobilisateurs. Entraînez-vous à considérer la communauté comme un organisme unique, avec des caractéristiques autres que juste une collection d'individus, mais identifiez les forces et les éléments qui contribuent au fait que la communauté ait une vie en soi, au-delà les vies de ses résidents.

Faire des listes:

Bien que cela paraisse une activité ennuyeuse, faire des listes est une manière utile d'organiser et de passer en revue vos observations, et d'arriver à un meilleur entendement de la communauté, à travers une perspective sociale.

Commencez des listes, même si vous ne les finissez pas le jour-même. Faites des listes sur n'importe quel type d'observation sur la communauté. Quand vous faites des listes, vous devenez aussi conscient de choses que vous n'avez pas encore observées, et vous y ferez plus attention la prochaine fois que vous côtoierez la communauté.

Retournez à vos listes plus tard, passez les en revue et révisez-les. Partagez et comparez vos listes avec d'autres mobilisateurs.

Vous pouvez avoir des listes de gens qui remplissent des rôles liés à une des dimensions culturelles; par example, dans la dimension du pouvoir (politique), commencez à faire une liste de toutes les personnes qui exercent un pouvoir et/ou une influence sur la communauté.

Pour la dimension économique, faites une liste de tous les commerçants dans la communauté. Faites la liste de toutes les façons dont les richesses sont transférées, autres que par l'usage de l'argent. Faites la liste des façons dont l'argent est utilisé pour évaluer les richesses dans la communauté. Faites la liste des choses qui sont perçues comme impropres à évaluer en termes d'argent.

Les listes ne doivent pas seulement porter sur les gens. Et si on faisait des listes de bâtiments religieux (églises, mosques, synagogues, temples, chapiteaux sous lesquels se tiennent des réunions religieuses, lieux de culte locaux)? Ou une liste de toutes les cultures destinées à la vente, cultivées et vendues? Ou une liste de tous les équipements de la commune (écoles, cliniques, approvisionnement d'eau, électricité, salles de réunions, routes)?

Pour finir, vous pouvez faire une liste de toutes vos listes. Utilisez ces listes pour découvrir des faits que vous avez peut être négligé de rassembler pendant vos conversations et vos observations en public. Comparez vos listes avec celles d'autres mobilisateurs, et discutez-en avec votre responsable.

Responsables, encouragez vos mobilisateurs à faire des listes et parlez des façons de les utiliser, entre autres pour ordonner l'étude sociale dans chaque communauté.

Conclusion:

L'étude sociale du mobilisateur n'est pas tout à fait la même que l'étude dans le contexte des sciences pures, comme la sociologie et l'anthropologie. Il faut qu'elle aille plus vite, même si elle n'est pas précise, et il faut qu'elle soit aussi discrète et peu gênante que possible. Il ne s'agit pas de rechercher des connaissances pour les connaissances, mais plutôt de rechercher des informations qui vous mèneront à des manières efficaces de renforcer chaque communauté.

Vous devez concevoir votre propre stratégie d'étude, la concevoir pour les conditions de la communauté. Discutez-en avec d'autres mobilisateurs dans votre région ou dans la même organisation, et échangez vos idées et vos expériences.

Ce document vous propose des directives, pas une recette pour faire votre travail. Vous devez repenser et analyser nombreuses de vos observations. Ecrire quotidiennement vous aidera à le faire. Voyez dans votre étude un moyen de comprendre la communauté à travers la perspective sociale, et de mieux comprendre la façon dont elle est organisée, quels changements elle traverse, et la meilleure façon de la stimuler vers plus de capacité.

Ce document (qui se penche largement sur le "comment" de votre recherche) complète le document, Etude communautaire (qui se penche plus particulièrement sur le "quoi" de votre recherche).

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Mise à jour : 19.06.2011

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