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Pêle-mêle d'observationspar Phil Bartle, PhDtraduit par Emanuelle BaudonIntroduction Je me suis mis à réfléchir à des éléments d'information qui ne peuvent s'insérer dans un texte académique standard, mais qui pourraient être d'un certain intérêt pour quelqu'un qui étudierait l'Ethnographie. C'est l'objectif de ce petit essai. Et comme je réfléchis aussi à d'autres données éclectiques, je les ajouteraient à ces réflexions. Aussi, revenez un peu plus tard afin de vérifier si j'ai ajouté des nouvelles observations. Les animaux et les Humains Le peuple Akan fait une grande distinction entre les animaux et les êtres humains. Il ne reconnaît pas le fait que nous les Homo Sapiens Sapiens sommes aussi une autre espèce de primates. Ceci se reflète dans l'emploi du mot "animal" lorsque celui-ci est utilisé en tant qu'insulte. En effet, un des mots les plus insultants pour nommer une personne, est "aboa" qui se traduit par "bête" ou "animal ". Le peuple Kwawu use d'une plaisanterie ethnique lorsqu'il nomme ses frères et sœurs du peuple Akwapem. Les Akwapem sont connus pour leur extrême et excessive politesse. Aussi les Kwawu disent que lorsqu'un membre du peuple Akwapem désir insulter une autre personne, il dit "Me pa wo kyew, wo ye aboa", ce qui se traduit par "s'il vous plaît, vous êtes une bête". Et dans ce cas "s'il vous plaît" a la même signification que l'expression "je vous tire mon chapeau", et sous-entend l'idée de supplier. Le peuple Akan ne donne pas de noms d'humains à ses animaux. Les animaux sont rarement domestiqués. Seuls les chasseurs par exemple possèdent des chiens, et de nos jours seules quelques personnes riches et citadines utilisent des chiens de garde. De temps en temps il arrive qu'un Chef décide de garder un chaton ou un chat dans son palais, et certaines personnes pensent qu'il s'agit là d'une empreinte de la vieille religion Égyptienne. Le peuple Kwawu a de nombreuses fois exprimé son indignation face aux noms d'humains donnés aux animaux de compagnie par des expatriés Européens résidant dans le pays. A leurs yeux il est irrespectueux de nommer les animaux de compagnie avec des noms issus de la culture Akan, d'autant plus s'il s'agit de "noms d'âmes". Un jour, le Kontihene d'Obo déclara que son abusua (famille) possédait un chien. Il n'a pas donné plus de détails, mais cela laissait entendre qu'il s'agissait d'un chien de chasse. Ce chien avait été nommé "comme si" car lorsqu'il vous regardait vous aviez l'impression qu'il comprenait tout ce que vous disiez. Lorsque j'enseignais à l'université du district de Cape Coast au Ghana, une personne m'a donné un chien que j'ai nommé "quant à toi" car il se mettait toujours dans des situations délicates. Mes amis du peuple Akan ont approuvé son nom. Vous avez essayé Lorsqu'un peuple apprend une seconde langue, beaucoup de mots et de phrases sont translittérés. C'est à dire utilisés de la même façon qu'ils le seraient dans la langue de naissance ou dans la langue maternelle, mais pas comme dans la langue d'importation. C'est le cas du peuple Akan du Ghana lorsqu'il apprend la langue Anglaise. Sa façon d'utiliser certains mots et phrases diffère de celle des Anglophones, et par conséquent le sens diverge. En 1965, une trentaine de Canadiens et moi-même sommes allés au Ghana en tant que Volontaires pour l'organisation Cuso. L'acclimatation à la nouvelle culture fut une expérience formidable pour nous tous. Nous sommes arrivés au mois de Septembre, et durant les vacances de Pâques nous avons organisé une réunion afin de partager nos expériences et histoires. Je présume que nombre d'entre elles furent embellies... Une jeune femme nous racontait comment elle avait cuisiné un gâteau d'anniversaire pour un de ses collègues Professeur. Cela se passait vers la fin du régime de Nkrumah, et à cette période les gens manquaient de tout à cause de la fixation des prix. Elle rechercha pendant des semaines la farine, le sucre, les œufs et le lait en poudre afin de faire un gâteau, et ainsi montrer à son collègue à quel point elle appréciait son aide et sa gentillesse. Elle eut du mal à utiliser une vieille cuisinière bancale qui fonctionnait au propane et qui n'avait pas un four très fiable. Le jour de la fête d'anniversaire de son collègue elle apporta son gâteau, et ses amis lui dirent "tu as essayé", et la jeune femme éclata en sanglots. Au Canada le mot "essayer" tel qu'utilisé dans la phrase ci-dessus, sous-entend l'idée d'échec. Prenons le cas d'un enfant qui aurait échoué à une quelconque activité : sa Mère utiliserait ce mot afin d'exprimer l'idée de tentative malgré l'échec encouru par l'enfant. Le peuple Akan lui, utilise le verbe "bo moden " qui décrit l'opposé, car il complimente la personne par rapport aux obstacles surmontés sous-entendant l'idée de réussite. Par rapport à l'histoire de notre jeune femme, lorsque ses amis la félicitèrent pour son dur labeur et pour la réussite de son gâteau, celle-ci pensa qu'ils voulaient dire "nous sommes désolés, nous apprécions ta tentative, mais tu as échoué". Tu ne dois pas partir Une variation semblable existe pour le négatif du verbe “devoir”, impliquant l'utilisation de l'impératif. Au Canada nous disons “you do not have to go" ( tu ne dois pas partir, ou bien, tu n'as pas à partir) lorsque nous voulons dire que la personne est libre de décider si elle veut partir ou rester. Lorsque le peuple Akan parle Anglais, il translitère cette phrase par “twi". Ainsi cette même phrase prend un autre sens, impliquant l'idée que la personne doit rester et "qu'elle ne peut pas partir." Les différentes parties du corps Au Canada, la Reine Victoria n'est pas encore tout à fait morte... La Mère d'un joueur de hockey a été bannie de tous les jeux cette semaine (Décembre 2004) pour avoir exposé ses seins nus afin de distraire l'équipe opposant celle de son fils. Pareillement pour nos voisins du Sud, la chanteuse populaire Janet Jackson a provoqué un tumulte national aux États Unis lorsqu'un de ses seins est apparu à la télévision lors d'un match de football. La réaction familière à l'exposition des seins est tellement intense que l'on pourrait croire qu'il s'agit de choses viles ou toxiques. Les Mères se sentent mal à l'aise lorsqu'elles donnent le sein à leurs enfants dans les bus ou centres commerciaux, et les hommes font beaucoup de plaisanteries lubriques indiquant que les seins sont pour eux des objets sexuels. J'ai demandé à mes aînés du peuple Obo quelle était leur attitude face aux seins. Ils me répondirent qu'historiquement les seins étaient reconnus comme organes nécessaires pour nourrir les enfants, et que les dévoiler n'éveillait chez les hommes aucun sentiment libidineux. C'est seulement lorsque les Missionnaires Suisses arrivèrent avec leurs inhibitions puritaines, que les gens ont commencé à penser à cacher les seins. De nos jours dans les écoles et universités (sans parler des églises), il y a de grands débats quant à la nécessité de garder les seins couverts, et ce en réponse aux valeurs importées d'Europe. Les cuisses par contre, étaient considérées par les hommes comme étant très attrayantes sexuellement. Les aînés condamnaient l'influence des pays de l'Ouest qui apportèrent les mini-jupes, et la joie apparente des jeunes femmes exposant leurs cuisses provoquant ainsi l'excitation des hommes. Dans les groupes domestiques, surtout dans les villages les plus lointains où j'ai fait mes recherches, les femmes exposaient leurs seins sans embarras et inhibition. Se gratter le nez en public n'était pas considéré comme étant un comportement particulièrement impoli, sauf peut-être là où les comportements Européens eurent de l'influence. L'acte de manger et l'acte d'offrir ou de recevoir des cadeaux doit s'effectuer avec la main droite, alors que l'acte de se nettoyer après avoir déféqué ou uriné doit s'effectuer avec la main gauche. Les épis de maïs séchés lorsqu'ils sont utilisés, ont un bien meilleur effet que le papier toilette. Après un rapport sexuel, une femme nettoie le pénis de l'homme avec un tissu en utilisant la main gauche. J'ai vu des personnes instruites, notamment des prêtres Chrétiens et des pasteurs, utiliser délibérément leurs mains gauches pour recevoir des cadeaux. Ceci afin de démontrer qu'ils étaient des Chrétiens soucieux de suivre les coutumes Européennes, plutôt que celles Africaines. Les missionnaires ont bien travaillé... La Plupart des Européens incluant les missionnaires, sont indifférents aux distinctions entre l'utilisation de la main droite et de la main gauche . L'homosexualité Certaines organisations mondiales d'Églises telle que l'Église Anglican, constatent d'énormes différences entre les comportements : en Amérique du Nord les gens sont très tolérants par rapport aux mariages entre personnes de même sexe et par rapport à l'homosexualité, alors qu'en Afrique les gens ont tendance à être fermement opposés à ces deux comportements. Mon hypothèse est que les ecclésiastiques en Afrique sont influencés par les valeurs importées par les missionnaires du dix-neuvième siècle, alors que les Églises en Europe et en Amérique du Nord ont évolué depuis lors. Lorsque je faisais mes recherches de Doctorat, la conclusion de mes premières enquêtes fut une réponse unanime par rapport au fait que l'homosexualité est inconnue dans la culture traditionnelle. L'homosexualité a probablement été introduite par les Européens et elle n'est pas connue, comprise, ou pratiquée par la majorité des personnes. J'avais un ami et collègue Américain homosexuel qui préparait un Diplôme Supérieur de Lettres et d'Études Africaines à l'université de Legon au Ghana. Il s'appelait Doug Angel. Un jour il me dit que d'après lui, environ six cent personnes faisaient partie de la communauté homosexuelle d'Accra (capitale du Ghana). Tristement, celui-ci décéda plus tard lors d'un accident de moto. Un jour, alors que je discutais avec une femme de ses expériences de pensionnat, celle-ci me rapporta des choses que d'autres confirmèrent plus tard : certaines filles dans les pensionnats ont des rapports sexuels entre elles. Elles développent des relations amoureuses qu'elles gardent après la fin de leur scolarité, ainsi que durant leurs mariages hétérosexuels. Ces relations amoureuses dans les écoles de filles étaient perçues comme étant innocentes, impliquant souvent des relations entre filles plus jeunes et plus âgées. Mais la plupart de ces relations innocentes étaient en fait une façon de dissimuler des relations sexuelles. Le mot "supi" était le nom donné à une partenaire, et laissait entendre une relation innocente. Des informations concernant d'autres données liées aux pratiques homosexuelles chez les Africains par William N. Eskridge Jr, peuvent se trouver sur Internet.. Jouer avec le langage Bien avant que je ne commence ma recherche sur la société Obo (qui incluait les rôles des linguistes Akyeame , ainsi que la grande valeur donnée à l'habileté de jouer avec le langage), je me suis intéressé aux tournures de phrases. En 1965 alors que j'étais enseignant, mon premier ”Ghananisme" a vu le jour alors que je rentrais chez moi un après-midi pour trouver un message déposé sur ma porte d'entrée. Un collègue enseignant était venu me voir, mais je n'étais pas à la maison à ce moment là. Son message était le suivant : "je suis venu, et j'ai rencontré votre absence". Le fait qu'un "non" événement soit décrit avec un nom positif m'a amusé. Par la suite, j'étais ravi de découvrir la façon créatrice dont la langue Anglaise était utilisée. Par exemple "le déjeuner appelle" est une façon d'exprimer le fait d'avoir faim. Ma rencontre avec les joies de l'humour Kwawu est apparue quelques jours après avoir commencé mon premier travail d'enseignant à St Peter en 1965. Chaque fenêtre de la classe était pourvue de grilles. Le matériau des grilles était léger et fragile avec des espaces d'environ huit centimètres de large. Les espaces étaient beaucoup trop larges pour empêcher les moustiques d'entrer, et les élèves restaient pantois lorsqu'une mouche tsé-tsé faisait son entrée dans la classe tel un bombardier B-52. Je remarquais que les grilles étaient trop fragiles pour empêcher des voleurs d'entrer, et inefficaces pour bloquer l'entrée d'insectes ou d'oiseaux. Un jour, un de mes étudiants se leva (en effet, les étudiants devaient se lever pour s'adresser au professeur) et me dit : “S'il vous plaît Monsieur, ces grilles sont là pour empêcher les éléphants d'entrer”. Bien que le district de Kwawu soit historiquement célèbre pour ses éléphants et ses chasseurs d'éléphants, et bien que l'éléphant soit l'emblème de son État, la dernière fois qu'on aperçut un éléphant fut vers 1910. Les chasseurs se rendirent très efficaces dans l'extermination de ces animaux... Je dis alors à ma classe : "aucun éléphant ne va essayer de passer à travers ces fenêtres !". C'est alors qu'un autre étudiant se leva avec mon accord et me dit : "vous voyez Monsieur, ça marche!". C'est à ce moment là que j'ai commencé mon éducation liée à l'humour Akan. Les position lors des rapports sexuels L'année dernière alors que j'étais conférencier à l'université de Victoria, un étudiant posa des questions concernant les positions sexuelles. J'avais préalablement parlé de l'importance des lignées maternelles procurant aux femmes un haut niveau d'autorité, de richesse et de prestige, et leur donnant une indépendance par rapport aux Pères et époux (voir la Gynocratie cachée). L'étudiant me posa la question suivante : "Est-ce la raison pour laquelle la femme se positionne au-dessus de l'homme lors d'un rapport sexuel ?" Cela me rappelle l'époque où j'étais étudiant diplômé de l'UBC, et le jour où j'ai découvert dans un journal un article d'Evans Pritchard parlant des positions sexuelles préférées du peuple Nuer du Sud du Soudan. Lorsque je discutais du sujet avec mes amis Kwawu, ceux-ci m'expliquèrent que le sexe faisait partie du domaine des hommes car il appartenait à la partie blanche de l'univers (voir mes Trois Âmes). Par pudeur les gens ne parlaient pas souvent de ce sujet en publique, cependant mon interrogation n'était pas incorrecte car il ne s'agissait que d'une question purement académique n'identifiant aucune personne en particulier. La position généralement préférée était celle où l'homme et la femme étaient allongés face à face, la jambe droite de la femme se trouvant sous la jambe gauche de l'homme, et la jambe gauche de la femme se trouvant au dessus de la jambe droite de l'homme. Cependant cela n'était pas systématiquement respecté car l'homme pouvait choisir d'autres alternatives : le rapport sexuel faisait partie du domaine (blanc) de contrôle de l'homme. Voir :“Evans-Pritchard, E. E. “Some Notes on Zande Sex Habits.” American Anthropologist February, 1973 Vol. 75(1): 171-175. Ne pas saluer Dans une société telle que l'Akan où les salutations et la reconnaissance des autres est si importante, il est intéressant de trouver des situations où les salutations sont évitées, voir défendues. Lorsqu'une personne se rend aux latrines, elle ne doit pas saluer les personnes qu'elle croise, ni ne doit être saluée. Cela est peut-être dû au fait que la destination de la personne est perçue comme étant négative. Le Kontihene m'a expliqué un jour que si la personne s'arrêtait pour saluer, elle devrait peut-être s'immobiliser afin de s'engager dans une discussion. Il pourrait alors lui être difficile de garder ses vêtements propres... Lorsqu'une personne se lève tôt le matin, elle doit en premier lieu se laver le visage, et ce avant de saluer qui que ce soit. L'enseignement aux Enfants Lorsque l'on mange son « fufu » le soir, il est considéré comme étant impoli de poser la main gauche sur le sol (la main droite est bien sûr celle utilisée pour manger). Cependant on dit aux enfants que s'ils le font, la nourriture sortira de leur bras gauche pour se répandre dans la terre. Aucun adulte ne croit en cela, mais la mise en garde est une façon d'aider les enfants à suivre les règles du protocole et de l'étiquette. De même, rester debout lorsque l'on mange est considéré comme étant impoli. Quel choc culturel lorsqu'on se trouve en Europe, et que l'on voit des gens boire à la hâte un café alors qu'ils se tiennent debout près d'une haute table dans un café de gare ! "Y" a une Longue Queue (Y du mot "why" voulant dire "pourquoi") Dans la société Canadienne, nous encourageons les enfants à découvrir et à explorer tout seuls. Cela contribue à les rendre plus créatifs, sachant que notre société donne beaucoup d'importance à l'invention et à la créativité. Un bambin peut rendre ses parents "fous" à force de demander inlassablement "pourquoi" et à tout sujet. Cependant l'enfant n'est pas puni pour autant. Dans la société Kwawu, le respect dû aux aînés et à leur autorité est habituellement prioritaire face aux encouragements donnés pour les découvertes et les questionnements. La question "Pourquoi ?" est souvent perçue comme un étant irrespectueuse. On s'attend à ce qu'un enfant écoute et accepte tout ce que ses parents et enseignants lui disent. Certains sociologues pensent que c'est la raison pour laquelle il y a peu d'inventions mais beaucoup d'imitations dans la société Africaine. Je n'ai pas de réponse aussi ferme, mais j'ai remarqué que les enfants ne sont pas encouragés à penser par eux-même, et qu'il est plus important qu'ils respectent leurs aînés. On conseille à un enfant curieux de ne pas créer de problème à travers l'utilisation du proverbe : « Y a une longue queue ». La monnaie La première fois que je suis arrivé au Ghana en 1965, le pays utilisait encore sa première monnaie depuis l'indépendance de 1957. Durant l'ère coloniale en Côte d'Or (de 1901 à 1957), la monnaie Britannique avait valeur légale. La monnaie Britannique n'était pas très régulière par rapport à son cours. 12 pence faisaient 1 shilling (vieux mot Allemand), et 20 shillings faisaient 1 pound. Le nouveau gouvernement commença par utiliser le penny, et disait que 100 pennies faisaient un "cedi". Le nom de la nouvelle devise le "cedi", venait du mot Akan désignant la coquille du cauri (coquillage Africain) qui avait été largement utilisée en Afrique avant l'introduction des devises Européennes. Jusqu'à aujourd'hui, la croyance voulait que la coquille de cauri possède un pouvoir spirituel. Elle était cousue dans les ceintures et les jupes faites en feuilles de palmiers que les Dieux traditionnels portaient. Tout comme pour les dreadlocks, les aînés et les prêtres des religions Africaines n'étaient pas satisfaits de voir que la coquille de cauri était portée pour des raisons de mode par des Américains d'origine Africaine (car le cauri était un symbole religieux appartenant à leur ancienne culture). Les machines à écrire avaient déjà un symbole, le "¢" (signe du « cent » Américain, mais non utilisé par les Britanniques) qui était apposé sur les nouvelles factures en papier. Ainsi donc 100 pence était égal à 1 cedi. Alors que cela avait un sens pour les universitaires et bureaucrates qui passaient leur temps dans des bureaux climatisés, cela contrariait vraiment les Marchés. Pour les femmes qui travaillaient sur les marchés, le cedi était "8 et 4" (100 pence est égal à 8 shillings et 4 pence). Cela n'était pas suffisant en soi pour provoquer un changement dans le gouvernement, mais il s'agissait d'une des nombreuses plaintes que les femmes puissantes du Marché avaient contre le gouvernement socialiste de Kwame Nkrumah. Les petits commerçants qui vendaient des produits coûtant 1 penny ou 1 shilling n'avaient pas de problème, mais les riches femmes du Marché qui détenaient des capitaux allant de milliers à des centaines de milliers, n'étaient pas à l'aise avec le "8 et 4". A leurs yeux, il s'agissait là encore de la marque antipathique du gouvernement socialiste envers les affaires et le commerce. Ces femmes se sont de même opposées aux prix et quantités fixés par le gouvernement socialiste, ainsi qu'au "pouvoir du bas" où les fonctionnaires du gouvernement allouaient injustement des marchandises limitées à leurs amants. Après que Kwame Nkrumah ait été renversé en 1966, le gouvernement lança une nouvelle devise appelée le "Nouveau Cedi" dont la fraction décimale était calculée de façon différente. La base était le billet cedi plutôt que le penny. Les vieux pennies et les nouveaux pennies étaient déclarés identiques, alors qu'ils ne l'étaient pas à proprement parler. 100 pennies faisaient le nouveau cedi, qui était évalué à 1 dollar 20. Le mot d'argot pour un véhicule qui suit une route précise, et qui prend à bord des passagers qu'il ajoute ou soustrait tout au long de son voyage est "tro tro". Ce mot vient du mot "tro" qui est le jargon pour "thruppence" (une somme de 3 pennies). Avec l'introduction du cedi les pièces furent frappées en deux pennies et demi, ce qui devint le "tro". Tout cela se passait à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. Beaucoup plus tard et durant le régime de Rawlings, le FMI fit pression afin que le cedi s'écoule sur un marché ouvert. Cela provoqua l'effondrement de la valeur internationale du cedi. De nos jours en 2004, 1 dollar Américain se vend environ 1800 cedis, et les vieilles pièces de monnaie sont devenues introuvables. Pour des photos des différents billets de banque du Ghana, voir : http://www.banknotes.com/gh.htm Cette page est un pêle-mêle d'observations. Revenez plus tard, il se peut qu'elle soit plus longue... ──»«──Si vous utilisez ce texte, veuillez en informer l'auteur |
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