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Hommes II : Tissage

par Philip Bartle, PhD

traduit par Sabrina Doury

Kenté

Le vêtement kenté est surtout associé à la culture Akan. Pour le fabriquer, on tisse de longues bandelettes multicolores, dans des formes stylisées, qu'on va ensuite coudre ensemble. Le vêtement se porte au-dessus de l'épaule gauche (parfois l'épaule droite) à la manière d'une toge. Un vêtement d'excellente qualité peut coûter entre 2 et 4000 dollars.

Tisseur de Kenté

Le tissage du kenté est particulièrement associé aux hommes. Il est considéré comme un travail d'hommes.  Comparez ces photos avec celles prises un siècle plus tôt. Bâle.

De nos jours, on utilise des teintures commerciales, mais le bleu profond était obtenu à l'origine à partir de l' indigo, une petite plante de la forêt tropicale. Par le passé, on expédiait la teinture plus au nord, dans la ville historique, commerciale et culturelle de Tombouctou au Mali. A cette époque, au Moyen-Age, les Européens voyaient Tombouctou comme le bout du monde. La teinture était si coûteuse, une fois arrivée en Europe, que seule la royauté avait les moyens de l'utiliser pour colorer les manteaux royaux en pourpre royal. A mesure qu'on a coupé et vendu les bois de feuillus, de petites plantes telle que l'indigo n'ont pas pu survivre.

Bandelettes cousues ensemble, pour fabriquer un vêtement.

Chef de Mpraeso         Femme linguiste et aînés vêtus de Kenté, pendant un Afahye

On voit le Mpraesohene (Chef de Mpraeso) au cours  d'un afahye  (festival) portant un vêtement kenté .  Il se porte comme une toge, au-dessus de l'épaule gauche. Quand une femme tient le rôle d'aînée, elle porte le kenté à la manière d'un homme.

Broderies modernes

Même si la couture de vêtements est majoritairement réservée aux couturières ; ce changement est dû à l'influence des missionnaires venus au 19è siècle ; la broderie a toujours été plutôt réservée aux hommes. Par exemple, une couturière peut couper et coudre partiellement une robe, et l'envoyer à un tailleur brodeur pour qu'il ajoute une décoration.

Après l'independance en 1957, le style jolomy (jeremi) est devenu populaire au Ghana. Des chansons populaires en font mention. Fabriqué habituellement en coton ou en tissu synthétique, le chemisier unicolore à l'origine s'est décliné en version multicolore, ou avec de vifs motifs imprimés. On ajoutait une broderie sur la nuque, les manches et la taille. Plus récemment, on a pu voir Nelson Mandela, célébrité d'Afrique du Sud, porter le style jolomy quotidiennement. Aux USA, on l'appelle parfois le "dashiki."

Ces diapositives montrent la fabrication et la broderie de style jolomy, par des tailleurs Kwawu.

Vente de vêtements

Alors que le tissage et la broderie sont plutôt un travail d'hommes, la vente de vêtements est principalement réservée aux femmes.

Vente de vêtements

On trouve quelques usines textiles à Tema, mais la plupart des vêtements sont importés.  Seuls de riches hommes et femmes d'affaires, ayant les capitaux nécessaires, sont capables de gérer l'importation de vêtements en grande quantité.  Ils revendent ensuite aux distributeurs : soit à des magasins, soit à des femmes indépendantes, qui vendent en petites quantités, dans les rues ou sur les marchés.  Comme expliqué dans : Femmes I, la vente au détail, en particulier de nourriture, est un travail essentiellement féminin.    Les femmes travaillent souvent dans les métiers de domestique et d'employée de bureaux. Elles peuvent compléter leurs modestes revenus en vendant des vêtements.

Couturières

A la fin du 19è siècle, les missionnaires bâlois ont enseigné la coûture aux filles.  Ils avaient l'intention d'en faire des femmes au foyer dévouées. Or, ils n'avaient pas tenu compte de la traditionnelle indépendance des femmes et de leur propension à créer leurs propres entreprises.  Les femmes, couturières de formation, ont ouvert des écoles privées de couture et des ateliers de couture. Cela signifie qu'elles empiétaient sur un métier traditionnellement réservé aux hommes, qui est le tissage, tout en conservant la tradition féminine, à savoir l'accès à l'indépendance et aux revenus.   Voir : Gynocratie déguisée.

Atelier de coutûre

© Droits d'auteur 1967, 1987, 2007 Phil Bartle
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Mise à jour : 27.12.2012