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QU'EST CE COMMUNAUTÉ?Une perspective sociologiquepar le Dr. Phil Bartletraduit par Jovite de CourlonIntroduction : Un mobilisateur, un animateur ou un activiste est quelqu'un qui essaye de faire bouger une communauté. Le contenu de formation de ce site web est destiné aux mobilisateurs et à leurs responsables, en expliquant des méthodes pour faire bouger une communauté. Mais qu'est ce qu'une communauté? La nature des communautés : Comme la plus part des choses en sciences sociales, une "communauté" ne tient pas dans un paquet bien ficelé. Nous utilisons très souvent ce mot, mais, dans cette formation, il est important de se poser plus sérieusement la question de ce qu'elle est. En premier lieu, notons qu'une "communauté" est un concept, un model. Nous ne pouvons pas voir la communauté dans son ensemble ni la toucher, nous ne pouvons pas l'expérimenter. Voir Eléphant. Tout comme les "mots" colline" ou "flocon de neige", ou "forêt" une communauté peut apparaître sous une forme, une taille, une couleur, une localisation parmi tant d'autres différentes. Il n'y a pas deux communautés semblables. Plus important encore, une communauté ne se limite pas aux personnes qui en font partie. Une communauté existait généralement déjà avant que l'ensemble de ses résidents ne soient nés, et il est probable qu'elle survivera audelà de la disparition de tout ceux qui aujourdhui s'y trouvent. C'est quelque chose qui dépasse les éléments qui la composent, ses résidents ou les membres de la communauté. Une communauté peut avoir certains de ses membres qui se sont déplacés vers d'autres lieux. Ils peuvent desirer y revenir, mais tous ne le feront pas. Une "communauté" en un certain sens, peut ne pas même avoir un emplacement propre, mais se démarquer par le fait d'être un groupe de personnes partageant un intérêt commun. Dans le cadre de ce matériel de formation, toutefois, la "communauté" qui est l'objet de l'attention du mobilisateur, est généralement de celles qui ont un emplacement géographique physique. La communauté est un concept sociologique : Le concept de communauté n'est pas un simple "concept" (model), c'est un "concept sociologique". C'est un jeu d'interactions, de comportements humains qui ont un sens, et des expectatives parmi ses membres. Il ne s'agit pas simplement d'action, mais d'actions fondées sur des attentes, des valeurs et croyances, et un sens partagés par des insidividus. Pour comprendre comment une communauté opère, et comment elle évolue, il est nécesaire d'apprendre un peu de sociologie en tant que science. Le mobilisateur est un scientifique (chercheur) praticien, un scientifique (chercheur) du social. Alors qu'un chercheur pur s'interesse au fonctionnement des choses, le chercheur praticien est intéressé à utiliser cette connaissance et à obtenir des résultats utils. Une communauté a des frontières floues : Quand une communauté donnée est un petit village, séparé de quelques kilomètres d'autres villages, dans une zone rurale, ses frontières semblent à première vue très simples. Ce type d'interaction humaine peut être vu comme étant seulement constitué des résidents vivants à l'intérieur de cet espace localisé, dans ce village. Mais ses residents interagissent aussi avec des gens vivant à l'extérieur du village. Ils se marient avec des personnes venant de près ou de loin, et nombreux sont ceux qui déménagent ou emmènent leur épouse vivre avec eux. A certains moments, ces résidents du village pourront avoir des sœurs, frères, cousins, parents vivant autre part. La frontière de cette communauté n'est pas si précise que cela. Des communautés au sein de communautés : Il peut y avoir des commmunautés au sein de communautés plus élargies, à l'intérieur des frontières telles que celles du département, du district, de la région, de groupes etniques, de la nation ou autres. Le mariage ou d'autres interactions peuvent lier des villages de part et d'autre des frontères nationales. Les communautés peuvent se déplacer : En particulier, là où la technologie n'est pas basée sur une production agricole locale, les résidents d'une communauté peuvent être physiquement mobiles. Il peut s'agir de pasteurs nomades parcourant de longues distances avec leur troupeau. Il peut s'agir de groupes de pêcheurs mobiles qui se déplacent de temps en temps selon la disponibilité de la pêche. Ou cela peut être des chasseurs qui se déplacent en suivant le gibier. Les communautés urbaines sont particulières : En milieu urbain, une communauté peut être un petit groupe de quelques concessions réunissant des personnes d'une origine commune. Cette communauté à son tour, peut faire partie d'une communauté de voisinage, de quartier ou de toute autre division urbaine locale. A mesure de l'élargissement des frontières, l'hétérogénéité augmente (différences d'origine, de langue, de religion ou d'autres caractères qui peuvent constituer une identité commune). Cette communauté élargie peut à son tour faire partie d'une municipalité plus large qui, à son tour, peut appartenir à une agglomération urbaine étendue. En général (avec des exeptions), comparée à une communauté rurale, une communauté urbaine a des frontières plus floues, elle est plus difficile à cerner, plus hétérogène (variée, mélangée), plus complexe, et plus difficile à organiser en utilisant des méthodes standard de développement communautaire, elle a des enjeux plus complexes et plus sophistiqués.. Perspective sociale d'un établissement humain : Un établissement humain, ou une communauté ne se limite pas à un ensemble de maisons. C'est une organisation humaine (sociale et culturelle). (Les maisons qui sont des produits culturels de l'humanité, appartiennent à l'une des six dimensions d'une société ou d'une culture, la dimension technique, comme il le sera expliqué plus loin). Voir la dimension technique. Ce n'est pas non plus un ensemble d'individus humains; c'est un système socio-culturel; il est socialement organisé. Ce qui veut dire que vous avez besoin de connaître quelque chose du concept de société ─ ce qui s'apprend en sociologie. La communauté a une vie qui lui est propre et qui va au delà de la simple somme des vies de chacun de ses habitants. En tant qu'organisation sociale, la communauté est culturelle. Voir "Culture". Ce qui veut dire qu'il s'agit d'un système de systèmes, et qu'il est fait de choses qui sont apprises plutôt que transmises par gênes ou chromosomes. Toute les éléments sociaux ou culturels d'une communauté, de sa technologie à ses croyances partagées, sont transmis et préservés par des symboles. L'animation sociale (promouvant la participation communautaire ou l'aide par soi-même) mobilise et organise une communautaé. Cela veut dire que l'organisation sociale de la communauté est changée, que ce soit légèrement ou profondement. Le mobilisateur ou l'animateur, est donc un agent du changement social ou son catalyseur. La compréhension de la nature du changement social dans une communauté, sa nature sociale, devrait faire partie de la boite à outils du mobilisateur. Un animateur doit avoir des connaissances sur ce qu'est une société : Cela peut s'avérer dangereux de s'aventurer à changer quelque chose dont vous ne connaissez rien. Il est donc de la responsabilité de l'animateur d'apprendre quelque chose des sciences de l'anthropoligie et de la sociologie(1). Un mobilisateur, fait de la sociologie appliquée, il doit donc connaître quelques notions sur le sujet (tandis que la mobilisation est une science sociale appliquée, il n'en est pas de même pour l'ingénierie sociale. Voir Ingénierie Sociale). Bien que la sociologie soit une science généralement enseignée au niveau universitaire, et qu'un sociologue ait besoin aujourd'hui d'un PhD, vous n'avez pas besoin de toute cette éducation conventionnelle. Partant d'ici, peut être en faisant aussi par vous-même quelques petites recherches bibliographiques personnelles, vous pouvez apprendre ce dont vous avez besoin de la sociologie pour comprendre la nature sociale des communautés. Le plus important à savoir a été déjà mentionné: un organisme social tel qu'une communauté a sa propre vie qui va au-delà de la vie de ceux qui y résident. Ces individus ont leurs propres changements à mesure qu'ils se développent en tant qu'êtres humains. Ils sont nés, ils grandissent, deviennent adultes, se marient, ils ont un travail, quelques uns sont reconnus comme leaders, ils ont des enfants, ils meurent. Tous ces changements personnels chez les individus ne provoquent pas, de leur seul fait, un changement de la société ou de la communauté. En fait, comme ils sont reconnus, ils contribuent à la stabilité de la société et à la continuation de la communauté. La deuxième chose à apprendre a aussi été mentionnée brièvement. Tous les facteurs sociaux et culturels sont transmis par des symboles plutôt que par des gènes. Le développement communautaire qui est une forme de changement social, exige des changements dans le message des symboles et non une chirurgie génétique. Gardez en tête les eléments essentiels d'une société : Bien que la sociologie puisse être intéressante en elle même, le mobilisateur a besoin d'en savoir plus afin de s'améliorer en tant que mobilisateur. Comme la notion de "communauté" est un concept social, il est important de comprendre la nature du "social". Quelle est la "colle" qui maintient la communauté (ou toute organisation sociale) ensemble? Comment des individus peuvent ils être interdépendants alors même qu'ils croient être des organismes indépendants? Est ce que de telles croyances, même si elles ne sont pas exactes, jouent un rôle au maintient ou au support de l'organisation sociale? Il est important pour l' animateur d'observer les inter-connexions entre les dimensions culturelles qui composent une communauté (décrites ci-dessous). Alors que les sociologues peuvent être en désaccord sur la nature précise de ces inter-connections, ils sont tous d'accord que la caractéristique de base d'une société (et donc des communautés en son sein) est qu'elles sont interconnectées. Une communauté, comme les autres organisations sociales, n'est pas une simple addition d'individus; c'est un jeu changeant de relations, dont font parties les attitudes et les comportements de ses membres. Rappelez vous que votre but est le renforcement de la communauté. Savoir ce qu'est une communauté, sa nature sociale et culturelle, vous aidera à savoir ce qui a été renforcé par vos efforts. La culture s'apprend : Nous avons dit plus haut qu'une communauté est un organisme culturel et que celui-ci allait au-delà de ces être humains individuels qui le composent. La culture, pour les sciences sociales, est bien plus que l'opéra ou le ballet; qu'est ce donc? La culture consiste en toutes ces choses, y compris actions et croyances, que les êtres humains (en tant que animaux physiques) apprennent et qui les rendent humains. La culture inclut le comportement acquis mais non ce qui est déterminé génétiquement. La culture est préservée et transmise par les symboles; jamais pas les chromosomes. Alors qu'une partie de la culture est apprise pendant l'enfance (comme l'apprentissage du langage), une autre est acquise à l'âge adulte. Quand l'animateur s'engage à promouvoir le changement social, il ou elle encourage l'apprentissage de nouvelles idées et comportements. Le processus du premier apprentissage de la culture, par un enfant, est appelé enculturation ou socialisation. Son réapprentissage, lors ce que quelqu'un va vers une nouvelle société, ou qu'une communauté change autour de l'individu, est appelé acculturation. Tenant compte que votre rôle, en tant que mobilisateur, est plus de stimuler le changement social dans une communauté, vous vous retrouvez face à l'acculturation. Des savoirs faire dans le domaine de l'éducation d'adultes sont donc nécessaires. Cette définition sociologique de la "culture" en tant que "système socioculturel", qui est la société elle-même, n'est pas la définition commune de la culture au jour le jour: les gens pensent seulement au rythme et à la danse, ou uniquement à l'art (qui n'appartiennent qu'à une des six dimensions de la culture, l'esthétique) La culture transcende les êtres humains qui la composent : La culture est super-organique (et une communauté est culturelle). Comprendre de concept, "super-organique" est important pour comprendre une communauté. De même que le niveau organique est à base de l'inorganique (les cellules vivantes sont constituées d'atomes non vivants; un chien ou un arbre ne sont pas eux des cellules, même s'ils sont constitués de cellules), le super-organique est à base d'organique (la société n'est pas un être humain même si elle est constituée d'êtres humains). Ceci veut dire que, pendant l'animation, (mobilisation ou organisation) d'une communauté, l'animateur doit toujours être capable de distinguer ce qui arrive à l'ensemble de la communauté elle-même de ce qui arrive aux individus en particulier. Nous utilisons ici le terme "transcender" dans le sens d'aller au-delà, de dépasser Il n'y a aucune connotation religieuse dans ce contexte. Tout comme un arbre, en tant qu'organisme vivant, transcende ses atomes, molécules et cellules qui le constituent, de même une communauté, ou toute organisation social transcendent par la culture les êtres humains individuels qui la constituent. L'arbre ou le chien ne peuvent exister sans leurs atomes ou cellules, de même la communauté ne peut exister sans ses êtres humains individuels. Les principes qui affectent un atome ou une cellule (dans un chien ou un arbre) ne sont pas les mêmes qui affectent le chien ou l'arbre. Les forces qui affectent un être humain individuel (dans une communauté) ne sont pas celles qui affectent le développement de la communauté. Un bon mobilisateur doit comprendre la nature du changement social dans une communauté et doit être capable de la distinguer du changement subi par les individus au sein de cette communauté. Pour y arriver, vous, mobilisateur, devez développer une perspective sociale, et percevoir comment une communauté transcende ses résidents. Une communauté est un organisme ou système suprorganique : Une communauté peut être considérée comme un organisme (c.-à-d. elle est organisée, elle a des organes). Elle vie et fonctionne même si ses membres humains vont et viennent, naissent ou meurent. Tout comme une cellule vivante, animale ou végétale, transcende ses atomes, une insitution, un type de comportement ou une communauté transcendent leurs individus humains. Le comportement d'un atome ou le cycle de vie d'une molécule obéissent à un ensemble différent de forces que la plante ou l'animal vivant où se trouvent les atomes et molécules. De même, un être humain en tant qu'individu est soumis à un ensemble différent de forces que l'organisation sociale où il se trouve. Une croyance, par exemple, est l'objet de personnes vivantes, mais cette même croyance pourra survivre au travers d'autres personnes quand les premières mourront. Il en est de même pour une institution telle que le mariage, une organisation telle qu'une armée de l'air, une ville comme Treichville, une habitude comme celle de se serrer la main, un outil comme une houe, ou un système comme le marketing. Tous transcendent les êtres humains individuels qui les véhiculent. Ainsi, la société est un système ─ non pas un système inorganique comme un moteur, ni un système organique comme un arbre, mais un système super-organique construit à partir des idées acquises, attentes et comportements d'êtres humains. Pensez aux trois niveaux d'organisation: inorganique, organique et super-organique. Bien que une communauté soit un système culturel (transcendant en cela ses individus qui la constituent) de pensez pas qu'une communauté soit un tout harmonieux (unité). Elle ne l'est pas. Elle est le siège de multiples factions, luttes et conflits, nés sur la base des différences de genre, de religion, d'accès à la santé, d'éthnie, de classe, de niveau d'éducation, revenus, capital possédé, langue et bien d'autres facteurs. Pour promouvoir la participation et le développement communautaire, il revient à l'animateur de réunir ces factions, d'encourager la tolérance et l'esprit d'équipe, et l'obtention de décisions consensuelles. Il vous est nécessaire, pour promouvoir le changement social dans une communauté, de savoir comment ce système agit, et donc comment il réagira aux changements. Tout comme un ingénieur (un scientifique de la physique appliquée) doit savoir comment un moteur fonctionne, le facilitateur communautaire (un scientifique de la sociologie appliquée) doit savoir comment une communauté fonctionne. Ce n'est pas en anthromorphisant une communauté que l'on sait comment elle fonctionne. "Anthropomorphiser" signifie assimiler et attribuer des caractéristiques humaines à une chose non humaine (ex. penser que les canard et les ours ont une "famille" alors que la "famille" est une institution humaine). Une communauté ne parle pas, ne pense pas, de sent pas, et n'agit pas comme un être humain. C'est une entité super-organique, et donc elle bouge, répond, grandit et se comporte suivant des principes, forces et mécanismes différents de ceux de l'être humain. Dimensions de la culture; dimensions de la communauté : Quand nous disons qu'une communauté n'est pas la même chose qu'un être humain, ce que nous voulons dire c'est qu'elle n'a pas d'émotions, de tête, de pensées, de jambes ou de passe-temps. Elle est pourtant constituée de différentes parties, qui font appel à des organisations sociales plutôt qu'à des êtres humains en tant qu'individus. Une forme importante d'analyse d'une communauté – fractionnée en différentes parties – est de recourir aux six "dimensions" culturelles. Nous avons recours au terme "dimension" car il s'agit de catégories analytiques, créées par nous, êtres humains, et non basées sur des parties physiquement observables (comme les parties du corps:tête, bras, jambes). Dans l'un des modules de formation, Recherche communautaire, vous verrez que ces six dimensions culturelles (ajoutées à la géographie et à la démographie) peuvent être utilisée comme des catégories organisées guidant votre recherche, observation et compréhension de la communauté où vous prétendez travailler. En mathématique, un objet à trois dimensions, la hauteur, la largeur et la profondeur, quatre si vous comptez le temps. Il n'importe pas de savoir comment vous coupez cet objet, ni la taille des morceaux aussi petits soient-ils, chaque morceau aura toujours ces quatres dimensions. Il en est de même pour une entité culturelle, comme une communauté. Quelque soient la manière de la découper et la taille des morceaux, une culture gardera toujours la totalité de ses six dimensions. Ces dimensions culturelles sont:
Chacune des ces dimensions est transmise par des symboles (non par gènes) et consiste en des systèmes d'idées et de croyances acquises. Il ne s'agit pas d'aspects de la culture, mais bien de dimensions. Les dimensions culturelles peuvent varier en taille en importance mais, par définition, elles imprègnent le tout. Elles constituent toutes des systèmes à l'intérieur de chaque système social (ou culturel). Elles se basent sur des compoprtement acquis, qui transcendent les individus qui en ont chacun appris une partie. Si manque une quelconque dimension de la culture, par définition, toutes manquent. Vous ne pouvez "voir" une dimension d'une culture ou d'une société, comme vous pouvez voir un individu. Chaque individu manifeste chacune des six dimensions de la culture. Pour acquerir une connaissance sociale, l'animateur doit être capable d'analyser chacune des six dimentions et leur interrelation, même si il ou elle ne peut voir que des individus et nons ces dimensions. La dimension technologique de la culture: La dimension technologique de la culture comprend son capital, ses outils, ses aptitudes et connaissances, et les formes de son rapport avec l'environnement physiqueC'est l'interface entre l'humanité et la nature. Rappelez-vous, ce ne sont pas les outils physiques en eux même qui font la dimension technologique de la culture, mais les comportements et idées acquis qui permettent aux humains d'inventer, d'utiliser des outils et d'enseigner à d'autres ce qu'ils en savent. La Technologie est une dimension culturelle au même titre que les croyances et les models d'interactions; elle est symbolique. La technologie est culturelle. C'est cette dimension de la culture que les économistes pourraient appeller de "capital réel" (par contraste avec le capital financier). C'est une chose de valeur qui n'est pas produite pour sa consommation directe, mais qui est utilisée pour augmenter la production (donc plus de richesse) dans le futur; investissement. Dans le dévelopement des capacités, c'est l'un des seize éléments de force qui change (augmente) à mesure qu'une organisation ou une communauté devient plus forte. Dans la guerre contre la pauvreté, la technologie fournit un ensemble d'armes important. Pour un individu ou une famille, la technologie comprend leur maison, meubles et l'équipement du ménage: appareils et ustencils de cuisine, portes, fenêtres, lits et lampes inclus. Le langage, qui est l'une des caractéristiques importantes de l'être humain, appartient à la dimension technologique (c'est un outil). Ceci va de pair avec les aides à la communication telles que radio, téléphone, télévision, livres et machines à écrire (et maintenant ordinateurs) Dans une organisation, la technologie inclut les bureaux, ordinateurs, papier, chaise, stylos, espace de bureau, téléphone, toilettes et espace repas. Certaines organisation possèdent une technologie qui leur est particulière: ballons de foot et tenue aux couleurs des clubs de foot, tableau noir, pupitres et craie pour les écoles, autels et bancs pour les églises, pistolet et matraque pour les forces de police, émetteurs et micro pour les stations radio. Dans une communauté, la technologie communautaire comprend ses aménagements tels que les latrines publiques et les points d'eau, routes, marchés, dispensaire, écoles, paneaux de signalisation, parcs, centres communautaires, bibliothèques, terrain de sport. La technologie privée d'une communauté peut être les magasins, fabriques, maisons et restaurants. Quand un facilitateur encourage une communauté à construire une latrine ou un puit, ce peut mener à l'introduction d'une nouvellle technologie. Un puit (ou une latrine) est autant un outil (et un investissement) qu'un marteau ou un ordinateur. En général (c.-à-d. avec des exeptions) la technologie est peut être la plus facile des six dimensions pour introduire un changement culturel et social. Il est plus facil d'introduire un transistor radio que d'introduire une nouvelle croyance religieuse, un nouvel ensemble de valeurs ou une nouvelles forme de famille. Paradoxalement, cependant, l'introduction d'une nouvelle technologie (par invention ou par emprunt) conduira à des changements sur l'ensemble des autres cinq dimensions de la culture. Rappelez vous qu'il y a toujours de exeptions; dans la société Amish, par exemple, il y a une prise consciente de décision commune de resister à l'introduction de nouvelle technologie. Ils s'appuient sur la préservation de technologies plus anciennes (pas de tracteur, pas d'automobile, pas de radio) telles que carrioles et charrues attelées à des chevaux, pour renforcer leur sens de l'identité culturelle. Ces changements ne sont pas facils à prédire, ils ne vont pas toujours dans la direction désirée. Après qu'ils aient eu lieu, ils peuvent apparaître logiques, même ceux qui n'avaient pas été prédis. Au travers de l'histoire humaine, la technologie a généralement changé dans le sens d'une plus grande complexité, sophistication, et d'un plus grand contrôle sur l'énergie. Une forme ne remplace immédiatement pas une autre (ainsi les fouets pour les chevaux sont passés de mode quand l'automobile a remplacé le cheval au cours d'un siècle de changement) Tout au long de l'histoire, la cueillette et la chasse ont cédé la place à l'agriculture (exceptées quelques poches réduites de groupes résiduels). De la même façon, l'agriculture a cédé de la place à l'industrie. Ceux qui pratiquent encore d'anciennes technologies moins efficaces se retrouvent souvent marginalisés et confrontés à la pauvreté. Dans les domaines où la technologie est hautement avancée (ex. en technologie de l'information, ordinateurs, l'Internet) elle n'est pratiquée que par une portion très restreinte de la population mondiale. La technologie que des mobilisateurs peuvent introduire appartiendrait par exemple aux domaines de la médecine (dispensaires et médicaments) et de la santé (eau propre, hygiène), édifices scolaires ou marchés couverts dans des zones rurales. Ce n'est pas que les résidents ne les connaissent pas; simplement ils ne les possèdent pas ou n'y avaient pas accès, jusqu'à ce qu'ils se mobilisent pour les obtenir. Le facilitateur doit être préparé à comprendre les effets que l'introduction d'un changement dans la dimension technologique peut avoir sur les autres dimensions. La dimension économique de la culture : La dimension économique de la culture correspond à ses divers formes et moyens de production et d'allocation de biens et de services utiles et limités (richesse), que ce soit par le biais de don, d'obligations, de troc, de commerce ou de subventions de l'Etat.Ce n'est pas l'élément physique, comme l'argent en espèce, qui fait la dimension économique de la culture, mais les idées et les comportements qui donnent de la valeur à l'argent (et aux autres éléments) aux yeux des humains qui ont créé le système économique qu'ils utilisent. La richesse ne se limite pas à l'argent, tout comme la pauvreté n'est pas simplement l'absence d'argent. La richesse fait partie des seize éléments de force d'une communauté ou de sa capacité à s'organiser. Quand l'organisation ou la communauté possède plus de richesse (qu'elle peut contrôler en tant qu'organisation ou communauté), elle a plus de pouvoir et de capacité d'accomplir ce qu'elle veut accomplir. Au long de l'histoire globale de l'humanité, la tendance générale du changement économique est d'aller du simple au plus complexe. Un système n'a pas remplacé immédiatement un autre, mais de nouveaux systèmes ont été ajoutés, et ceux qui étaient moins utiles sont morts peu à peu. Dans les petits groupes simples, la richesse (tout ce qui est util et rare) était distribuée par simples obligations familiales. Quand quelqu'un arrivait à la maison avec des aliments ou des vêtements, ils étaient distribués aux autres membres de la famille sans expectative de retour immédiat. A mesure que la société s'est complexifiée, et que des groupes différents sont rentrés en contact les uns avec les autres, un commerce simple sous la forme de troc a été acquis. La distribution au sein de chaque groupe familial est restée à peu près la même. A mesure que le troc est devenu plus complexe et étendu, de nouvelles institutions ont été ajoutées pour simplifier les comptes: monnaies, comptes, banques, crédit, cartes de crédit, cartes de débit. Ceci n'a pas remplacé immédiatement les modalités antérieures, mais la place donnée au don et à la distribution familiale est devenue relativement plus petite en comparaison à l'étendue de la portée des systèmes de distribution, et le troc a perdu de l'importance. Rappelez-vous que la monnaie en soi (liquidité, argent) n'a pas de valeur intrinsecte. Elle a pour seule valeur celle que la société – la communauté, la culture – lui a attribuée une facture de cent euro, par exemple, peut être utilisée pour faire prendre un feu ou pour rouler une cigarette, mais sa valeur symbolique est bien supérieure. Dans toute communauté, vous trouverez des formes différentes de distribution de richesse. Il est important pour vous de les connaître, de savoir ce qui peut être donné, échangé et ce qui est acheté et vendu. Dans de nombreuses sociétés, certaines choses peuvent ne pas être achetées, comme faveurs sexuelles, époux, hospitalité, enfants, divertissement et bien d'autres encore. Apprendre comment elles sont distribuées, sous quelles conditions et entre qui, fait partie de la recherche que vous avez besoin de faire. Quand une communauté décide de distribuer l'eau sur la base d'un tarif unique forfaitaire pour toutes les résidences, ou de faire payer chaque récipent d'eau lors de son remplissage, c'est un choix qu'elle est en train de faire entre deux systèmes économiques de distriution très différents. L'animateur devrait encourager la communauté à choisir ce qu'elle veut pour une plus grande cohérence avec les valeurs et attitudes prédominantes. (Un bon animateur n'essayera pas d'imposer son point de vue quant au meilleur système de distribution; ce sont les membres de la communauté qui, tous ensembles, doivent arriver à une décision consensuelle). La dimension politique d'une commuanuté : La dimension politique de la culture réunie ses différentes formes et moyens de distribution du pouvoir, de l'influence et de la prise de décision. Ce n'est pas la même chose que l'idéologie, qui apparteint à la dimension des valeurs (idées partagées sur ce qui est bon et mauvais). Elle comprend, mais ne se limite pas aux types de gouvernement et systèmes de gestion. C'est aussi comment de petits groupes de personnes prennent des décisions en l'absence d'un leader reconnu.Le pouvoir politique fait partie des seize éléments de pouvoir d'une communauté ou de sa capacité d'organisation. Plus elle aura de pouvoir politique et d'influence, plus elle pourra faire ce qu'elle désire. Un animateur doit être capable d'identifier les différents types de leaders dans une communauté. Certains pourront avoir une autorité administrative ou traditionnelle; d'autres pourront avoir des qualités charismatiques personnelles. Quand il travaille avec une communauté, l'animateur doit être capable d'aider à développer le pouvoir et le système de prise de décision existants afin de promouvoir une cohésion de la communauté et une prise collective de décision qui bénéficient toute la communauté et non seulement des intérêts personnels. Dans une vision historique large de l'humanité, le leadership (pouvoir et influence) apparaît au début diffus, temporaire et minime. Le leader d'une petite bande de chasseurs cueilleurs pourrait être n'importe le quel des membres de la bande qui suggèrerait et organiserait une chasse. Dans les bandes de petite taille, il n'y avait ni chef, ni ancien ni roi, et ces groupes étaient appelés par les anthropologistes de "acéphale" (sans chef, sans tête). A mesure de la progression de l'histoire, les systèmes politiques se sont compexifiés, le pouvoir et l'influence ont augmenté et ont affecté un plus grand nombre de personnes. Les niveaux de sophistication politique et de hierarchie vont de l'acéphalus,la bande, la tribue, passant par le royaume jusqu'à l'état nation. Dans une simple bande, il y a peu de différence entre la quantité de pouvoir et d'influence du leader et celles du membre le plus petit de la bande. Faites la comparaison avec la différence de quantité de pouvoir et d'influence du Président des USA et celle d'un quelconque concierge nettoyant les toilettes d'un hôtel de bas quartier à Washington. Les Communautés ont toutes, y compris celles où vous travaillez, un certain système politique et une certaine distance entre le premier et le dernier niveau de pouvoir entre les individus et les groupes. C'est votre première tâche de savoir comment cela fonctionne, comment le pouvoir et l'influence sont distribués (ce n'est pas toujours de la même manière) et quels changements sont en train de se passer. Vous exercerez une certaine influence sur cet organisation du pouvoir en stimulant la formation de comités de développement. Et vous serez responsable de l'encouragement d'une plus grande complexité politique si cela est le premier comité dans cette communauté. La dimension institutionnelle de la communauté : La dimension sociale ou institutionnelle de la culture comprend la manière des gens d'agir d'interagir entre eux, de réagir, et comment ils s'attendent que les autres agissent et interagisssent. Cela inclut des institutions telles que le mariage ou l'amitié, des rôles tels que ce lui de la mère ou de l'officier de police, les statuts, les classes et autres patrons du comportement humain.La dimension institutionnelle de la société est celle à la quelle pensent de nombreux non sociologues quand ils entendent "sociologie". Pourtant, ce n'est que l'une des six dimensions de l'organisation sociale (culture). La dimension à avoir avec comment les gens agissent dans leur relation entre eux, leurs expectatives, leurs suppositions, leurs jugements, leurs prédictions, leurs réponses et leurs réactions. Cela regarde les différents patrons (models) de relations parfois identifiés comme rôles ou statuts, et la formation de groupes et institutions qui en dérivent. Une "belle-mère" par exemple est à la fois un rôle (avec un statut) et une institution. Dans une communauté, l'organisation sociale de la communauté est la somme totale de toutes ces interrelations et patrons (models). Le niveau d'organisation (ou complexité organisationnelle), le degré de division du travail, l'étendue de la répartition des rôles et des fonctions, est un autre des seize éléments de force de la communauté ou de sa capacité à s'organiser. Plus elle est organisée, et plus cette organisation est efficace, (et vous pouvez l'aider à le devenir plus), plus elle a de capacité d'atteindre ses propres objectifs de communauté ou d'organisation. Comme pour les autres dimensions, tout au long de l'histoire, la tendance générale a été d'aller du simple au complexe. Dans les premières sociétés simples, la famille était la communauté et était la société. La famille définissait tous les rôles et statuts. Les sociétés sont devenues plus complexes, tout d'abord les familles sont de venues plus complexes, puis de nouvelles relations se sont développées et ont été reconnues. Plus tard la famille elle-même a perdu de l'importance au milieu de tant d'autres modes de relations. A chaque instant un nouveau rôle est créé, avec ses devoirs, responsabilités, droits, et attente d'un comportement patron, ce qui rend la société chaque fois plus complexe. Si vous encouragez la formation d'un nouveau comité de développement, avec sa position officielle et son appartenance, la communauté sera bien plus complexe. Une petite communauté rurale sans dispensaire ni école, est vraissemblablement composées de résidents ayant entre eux des liens de parenté par descendance pour par mariage. Si vous encouragez cette communauté à construire un dispensaire ou une école, avec des professeurs et du personnel de santé payés (venant généralment de l'extérieur), vous augmentez la complexité sociale de cette communauté. Dans ce sens, peut être, l'introduction du changement social serait, par la dimension social, comme pour la technologique, plus aisée (que les autres dimensions, en tout particulier la dernière). Un changement dans la dimension sociale, comme dans toutes les six dimensions, aura des effets sur chacune des cinq autres. Pour réussir un animateur (trice) doit savoir quelles sont les institutions locales, quels sont les différents rôles joués par les hommes et par les femmes, et quelles sont les principales formes d'interaction sociale. La dimension des valeurs esthétiques de la communauté : La dimension de valeur esthétique de la communauté est une structure d'idées, parfois paradoxales, inconsistantes, ou contradictoires, que les gens ont du bon et du mauvais, du beau et du laid, du vrai et du faux, du bien et du mal, et qui sont les justifications citées par eux pour expliquer leurs actions.Les trois axes sur les quels les gens font des jugement sont tous dépendants de ce qu'ils ont appris dans leur enfance. Cela comprend le jugement entre le vrai et le faux, le bon et le mauvais et entre le beau et le laid, tous basés sur des valeurs de la communauté. Ils ne sont pas acquis par nos genes mais par notre socialisation. Ce qui implique qu'ils peuvent être réappris, que nous pouvons changer nos jugements. Les valeurs sont pourtant incroyablement difficiles à changer dans une communauté, surtout si les résidents s'apperçoivent qu'une tentative est faite pour les changer. Elles changent, à mesure de l'évolution des models de la communauté, mais ce changement ne peut être précipité ou guidé par une influence extérieure ou une manipulation consciente. Les models partagés par la communauté sont important pour son identité et celle des personnes; ce que chacun est, vient, en grande mesure, des valeurs en lesquelles il croit. Le degré au quel les membres d'une communauté ou d'une organisation partagent des valeurs, et/ou respectent les valeurs des uns et des autres, est un élément important des seize qui font sa force et sa capacité. Les valeurs ont tendance à changer à mesure que la communauté grandit et devient plus complexe, hétérogène, plus connectée au monde. Les changements de valeurs tendent plus à un résultat de changements dans la technologie, dans l'organisation sociale, et moins à celui de prêches ou de sermons demandant des changements directs. Il ne semble pas y avoir de direction globale du changement au cours de l'histoire humaine, les jugements deviennent plus libéraux, plus tolérants, plus catholiques, plus éclectiques – ou moins – à mesure que les sociétés deviennent plus complexes et sophistiquées. Des communautés situées aux deux extrèmes du spectre de la complexité sociale montrent des modèles de différents degrés ou rigidités. Malgré ce large éventail, au sein de chaque communauté existe généralement un éventail étroit de valeurs partagées par les résidents. Les communautés urbaines et hétérogènes ont tendances à avoir une plus grande variation de valeurs d'esthétiques. Il n'est pas aisé de prédire les standars de valeurs de toute communauté avant d'aller y habiter et de trouver comment opérer au sein de la communauté. De part leur importance, toute fois, il est nécessaire que vous, le mobilisateur, appreniez tout ce que vous pouvez sur les standars de référence de la communauté et que vous ne soyez pas persuadés qu'ils seront les mêmes que les votres. Comme l'introduction de nouvelles prestations et services dans une communauté peut éventuellement conduire à des changements de models de référence de la communauté, toute proposition d'un mobilisateur doit être vu au travers de l'ensemble prédominant de valeurs de la communauté. Il importe que, chaque fois qu'un animateur introduit de nouvelles formes de faire les choses dans une communauté, les valeurs prédominantes soient considérées, aussi contradictoires et variées soient-elles. La dimension conceptuelle et des croyances de la communauté : La dimension concept-croyance de la culture (vision du monde) est une autre structure d'idées, parfois aussi contradictoires, que les gens ont de la nature de l'univers, du monde qui les entoure, du rôle qu'ils ont à y jouer, des causes et des effets, et de la nature du temps, de la matière et du comportement.Cette dimension est parfois prise pour la religion des personnes. C'est une catégorie plus large, qui inclut aussi les croyances athéistiques, par exemple, selon les quelles l'homme a créé Dieu à sa propre image. Elle comprend les croyances partagées sur l'origine de l'univers, comment cela s'est fait, et ce qui est réalité. C'est la religion – et plus. Quand vous laissez tomber un crayon parterre, vous démontrez que vous croyez en la force de gravité. Quand vous dites que le soleil se lève le matin (il ne le fait pas, la terre tourne) vous exprimez votre vision du monde. Si vous, le mobilisateur, êtes considéré comme étant celui qui attaque les croyances des gens, vous rencontrerez une entrave à votre travail, une opposition envers vous et vos objectifs, et un échec en tant que mobilisateur. Que vous vouliez ou non vous opposer aux croyances locales, vous devez être considéré comme quelqu'un qui ne prétend pas les changer. Dans une vision large de l'existence humaine, la tendance générale de changement apparaît comme une décroissance du nombre de divinités, et une réduction dans l'espace des différences entre sacré et profane en faveur d'une augmentation de l'espace laïque. D'un polythéisme local avec de nombreux dieux, les humains se sont tournés vers un polythéisme avec moins de dieux; puis les humains ont évolué vers le monothéisme (un dieu) et delà vers une proportion croissante de gens ne croyant en aucun dieu. Dans l'expérience du genre humain, il semble que les groupes avec des dieux traditionnels locaux ont tendance à être plus tolérants envers d'autres dieux que ceux des dites de religions "universelles" dont chacune affirme détenir la vrai réponse. Les religions ont été à l'origine de guerres colossales (l'ironie en cela est que la plus part des religions prêchent la paix et à la tolérance), ce qui devrait alerter tous les mobilisateurs quant à quel point les gens tiennent avec ferveur à leurs croyances. L'animateur doit apprendre, étudier et être attentif aux croyances prédominantes dans la communauté. Pour être un catalyseur effectif du changement social, l'animateur doit suggérer et promouvoir des actions qui n'offensent pas les croyances prédominantes, et soient en cohérence, ou, tout au moins, appropriées aux croyances et concepts existants sur le fonctionnement de l'univers. Toutes les six dimensions existent dans chaque culture Ce qui est important de se rappeler est que dans toute société, dans toute communauté dans toute institution, dans toute interaction entre des individus, il y a un élément de culture et que cet élément inclut un peu des six dimensions de la culture. Toutes sont apprises depuis la naissance. L'enfant nouveau né est comme un animal, il n'est pas encore un être humain, mais il ou elle commence immédiatement à apprendre la culture (par exemple en tètant au sein), s'humanisant ainsi en interagissant avec d'autres êtres humains. (Beaucoup diront que le processus d'humanisation commence dans l'utérus). Ce processus d'apprentissage et par là, de devenir, continue jusqu'à la mort. Si vous n'êtes plus en train d'apprendre, vous êtes mort. Quand vous êtes dans une réunion de la communauté, dans une salle de classe, quand vous rencontrez quelqu'un face à face, où que vous soyez, vous faites partie de la culture, du système socioculturel, et vous pourrez retrouver toutes les six dimensions. Parfois, quand nous essayons d'observer objectivement une culture, dans un mode scientifique, nous oublions que nous mêmes en faisons partie. Les outils que nous utilisons les interactions dans lesquelles nous sommes engagés, les croyances et les valeurs que nous portons, font tous parties de notre culture, et de notre existence en tant qu'animaux sociaux. Si nous exerçons notre travail de mobilisateur dans une communauté autre que celle dans laquelle nous avons grandis, notre culture sera différente de celle des résidents. Voir: Acculturation. Nous ne sommes pas libre de cette engagement si nous essayons de mobiliser notre propre communauté. Un proverbe qui illustre un principe anthropologique est "c'est un poisson rare celui qui connait l'existence de l'eau". Parce que notre propre existence, et notre entendement de nous-même, sont un produit de notre culture, et en elle, de notre socialisation, nous ne sommes pas conscient de la nature de cette culture. Comme un poisson qui ne s'est jamais trouvé hors de l'eau, (ni en mesure de comparer sa présence avec son absence) nous ne pouvons exister et n'existons pas en dehors de la culture. L'interconnection a un usage pratique Pour le mobilisateur, comme pour toute personne engagée dans une activité de développement, une chose importante est la variété des interconnections entre ces dimensions de la culture. Elles peuvent être interconnectées de forme casuelle ou fonctionnelle. Contrairement à ce qui est communément pensé, la Technologie par exemple - tant les outils que le savoir faire pour les utiliser - fait autant partie de la culture ou du système social que les croyances, les dances, et la manière d'attribuer les richesses. Provoquer des changements dans n'importe laquelle des dimensions a des répercussions dans chacune des autres dimensions. Introduire une nouvelle méthode d'obtenir de l'eau, par exemple, exige l'introduction de nouvelles institutions pour entretenir le nouveau système d'approvisionnnement en eau. L'apprentissage de toute nouvelles formes de faire les choses requerra à la fois l'apprentissage de nouvelles valeurs et de nouvelles perceptions. Tout changement dans une quelconque dimension entraînera des changements, comme les ricochets de la pierre que vous avez lancée sur le plan d'eau calme d'un lac et, en dernier lieu, l'ensemble des six dimensions changera. Ignorer de telles interconnections en promovant le transfert d'une nouvelle technomogie c'est agir à vos risque et péril (des résultats non attendus et/ou non voulus pourront être produits). Vous avez besoin d'observer soigneusement les changements dans la communauté où vous travaillez et de rechercher les répercussions que les changements de chaque dimension ont sur les autres. Les interconnexions affectent le changement social. Changer quelque chose dans une dimension culturelle non seulement demande des changements dans d'autres dimensions, mais aussi provoque des changements dans d'autres directions. C'est pourquoi l'évaluation de l'impact social devrait être fait dans tout projets, petit ou grand. A mesure que vous gagnez de l'expérience, vous commencerez à voir certains changements survenant comme le résultat de l'introduction d'une nouvelle manière de faire les choses. Plus vous pouvez prédire de tels changements, mieux vous pourrez y être préparés. Plus vous pouvez prédire des changements dans chaque dimension, plus vous pouvez modifier vos actions afin que la communauté soit plus disposée à changer dans le sens et la manière que vous désirez. Rappelez vous cependant que vous n'êtes pas un ingénieur du social et que vous ne pouvez pas déterminer avec précision comment la communauté répondra à votre travail. Voir: Préserver la culture Conclusion; Le besoin pour des mobilisateurs de comprendre ce qu'est une communauté. Pour être plus efficace en tant que mobilisateur, pour potencialiser ou renforcer des communautés, vous avez besoin de connaître la nature de ces communautés et comment elles se comportent. Les communautés sont des organisations sociales ou culturelles, et, en tant que telles, se caractérisent par les six dimensions. Les communautés ne sont pas comme des êtres humains individuels, elles grandissent et changent selon leurs propres principes combinés. La clef de la compréhension de ces caratéristiques et principes est d'identifier ces six dimensions de culture et leurs interrelations. Les interconnections entre ces dimensions culturelles 2 ne sont ni simples ni faciles de prédire. L'animateur doit avoir conscience de leur existence et encourager continuellement l'observation, l'analyse, en échangeant des idées, lisant et assistant à des conférences et des séminaires. En travaillant avec des communautés, l'animateur doit apprendre toujours plus sur leur culture et sur les dynamiques de leurs dimensions culturelles(2). Qu'est-ce qu'une communauté? La réponse n'est ni simple ni rapidement définissable. Il est cependant important pour tout activiste de la comprendre. Plus sur la communauté:
Footnote:(1) As sciences, there is no difference between sociology and anthropology. They study the same things and they use the same scientific methods. Their difference lies in the different histories. Anthropology owes its origin to European imperialism and the dilettante collection of exotic customs and practices by wealthy aristocrats looking for interesting hobbies to break their boredom. Sociology owes its origin to the industrial revolution, the growth of huge differences between owners of factories and those who had nothing to sell but their labour. The study of class differences was powered by an interest in mitigating, if not removing, the abuses and misuses of those power differences. Anthropology (the word) is formed by the welding of two Latin words, while sociology is formed by the illegitimate tacking on of a Greek word to a Latin word. Footnote:(2) This is not a theoretical paper, but one aimed at introducing the mobilizer to the idea that a community is a socio-cultural entity beyond a collection of individuals, and that understanding of that is necessary to guide the mobilization intervention as a factor of social change. Marx, for example, thought that the two underlying cultural dimensions, technological and economic dimensions, change according to some sort of a dialectic (ie from agricultural to industrial), and the four other dimensions followed in adapting to those materialist changes. Weber, in contrast, thought that the upper two dimensions, values (ideology) and perceptions (beliefs) were the first to change (as in the Protestant Reformation), and the other four dimensions changed as a result (ie the Industrial Revolution). Today we do not see the interrelationships between dimensions quite so simplistically (and there is considerable debate about interpretation), but still recognize that they relate to each other. See: Marx and Weber. See (photos from): http://faculty.olympic.edu/cbarker/deadsociologistsociety.htm ––»«––Merci de bien vouloir rapporter tout texte de ce site à l'adresse suivante : |
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