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Migration urbaine et Identité rurale Ethnographie d'une communauté akan, dans la ville d'Obo (Ghana).
Thèse de doctorat * Résumé
traduit par Clara Milochau
Ma
thèse de doctorat est le résultat d'une approche ethnographique de la migration cyclique. Initialement, je souhaitais analyser les effets de la
migration
rurale-urbaine sur l'organisation sociale akan, en commençant par une ville rurale (Obo, dans la région Est du Ghana), dont les membres sont nombreux à migrer vers la capitale (Accra, située sur la côte). Lorsque j'ai découvert que ces migrants conservaient des liens avec leur ville d'origine (car ils y retournaient de manière temporaire pour les
festivals et les
funérailles, et de manière définitive pour y être enterrés), j'ai décidé de concentrer mes recherches sur une seule communauté, largement dispersée par les migrations cycliques.
J'ai complété cette analyse avec une enquête sur les ménages d'Obo, qui comportait notamment des questions sur les membres absents. Pour mener à bien cette étude, j'ai suivi certains migrants dans leurs déplacements non seulement vers la ville d'Accra, mais aussi vers les villages satellites, les zones rurales d'autres régions du Ghana, certaines petites villes commerciales ainsi que vers d'autres pays.
J'ai aussi constaté que l'organisation sociale dans les lieux d'accueil (qu'ils soient urbains ou ruraux) était dans ses fondements similaire (discontinuité des relations conjugales) et complémentaire (immortalité des groupes de descendance matrilinéaire) de celle de la ville d'origine. Ainsi, la progression de l'occidentalisation de l'organisation sociale akan dans les zones urbaines (un système de parenté bilatérale, fondé sur la famille nucléaire) n'a pas supplanté le modèle traditionnel, contrairement aux apparences. En réalité, cette situation indique que les institutions préexistantes à la migration urbaine perdurent. En effet, les institutions sociales conçues pour l'exploitation
agraire de la forêt tropicale humide ne se sont ni décomposées ni désintégrées ; elles ont survécu en s'adaptant aux nouvelles exigences de la société commerciale urbaine. Les migrants urbains "cultivaient" ("jardinaient") la ville, maintenant ainsi leur identité avec leur ville d'origine, située en zone rurale.
J'ai choisi d'introduire ma thèse par une anecdote qui synthétise de nombreuses conversations sur les calebasses de
vin de palme , dans lesquelles la notion de l' "univers cyclique" est décrite selon la vision akan du monde. Ces conversations sont ensuite développées dans un débat sur la pertinence de ces croyances dans les comportements migratoires. L'introduction s'intitule : "Ethnomigration"
Le chapitre I se compose d'un exposé des objectifs de l'étude, d'observations préliminaires et d'une description des méthodes (ex. : enquêtes, observation participante, entretiens, récits de vie et recherches d'archives).
Les chapitres II à VI sont une description ethnographique de la communauté dispersée d'Obo.
Dans le chapitre II, je présente la
géographie, la démographie et l'histoire d'Obo, sa position dans l'Etat du Kwawu, et les différents lieux d'accueil des migrants.
Dans le chapitre III, je traite des bases techniques et économiques fondamentales de la communauté :
les compétences, les étapes de la vie professionnelle,
l'architecture, la communication,
les métiers, le passé commercial et les migrations cycliques sous l'angle économique.
Dans le chapitre IV, j'examine les conséquences sociales des différents métiers et le cours de la vie : socialisation, éducation, communauté d'accueil,
organisations bénévoles, resocialisation, ethnicité et identité.
Dans le chapitre V, j'analyse les structures sociales et politiques, qui découlent de cette organisation : la résidence familiale, les groupes de descendance matrilinéaire, le développement d'institutions politiques et le rôle de la gérontocratie dans les cycles de la vie et la migration.
Dans le chapitre VI, je décris les structures cosmologiques et idéologiques ainsi que les rituels, qui sanctionnent et gouvernent les comportements migratoires et l'organisation sociale : les croyances
animistes traditionnelles, l'hommage public aux
ancêtres (différent du culte), l'introduction d'idéologies nouvelles comme celle de la
religion chrétienne, les notions de
santé,
de chance et de bien-être, les croyances relatives à la sorcellerie, les
cérémonies et les
festivals habituels, qui incitent les migrants à revenir dans leur ville d'origine, et pour finir, les
funérailles, rite de passage le plus important, qui rassemble au même moment tous les membres du lignage concerné dans la ville d'origine.
La conclusion me permet de décrire la structure d'ensemble et de réexaminer les hypothèses avancées au début de l'étude afin de voir si elles se sont vérifiées.
A la fin de la thèse, je fais quelques observations sur l'utilité de l'approche ethnographique dans l'étude de la migration cyclique, notamment dans sa planification et sa mise en oeuvre.
1. Thèse présentée en 1978 à l'université du Ghana à Legon (Région du Grand Accra, Ghana) comme exigence partielle du doctorat (Ph.D.) en sociologie. Je remercie tout particulièrement mon directeur de recherche, le professeur Dzigbodi K. Fiawoo. Je tiens en outre à remercier Meyer Fortes, John Middleton, Michelle Gilbert, Peter Gutkind, Beverly Houghton et Patrick Twumasi pour leur soutien indéfectible et leurs précieux conseils.
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05.12.2012
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